Trudeau Chefferie

Louis Even le dimanche, 30 mars 1969. Dans Conspiration

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Mes bien chers amis,

Louis EvenLes Libéraux se donnent un nouveau chef fédéral cette année pour succéder à Lester B. Pearson. Lui succéder pas nécessairement comme Premier Ministre mais plus probablement comme chef de l'opposition à la toute prochaine élection générale.

Dans le partie libéral, on ne manque pas d'aspirants à la chefferie : une quinzaine de concurrents. Chacun a son équipe, son groupe de promoteurs, pour exalter leur homme,lui trouver ou lui inventer toutes les qualités, cavaler pour lui, le prémunir contre tout faux-pas possibles, couvrir ou réparer toutes gaffes qu'il peut commettre. Mais dans cette campagne 1968 pour le leadership du parti libéral, si chaque concurrent a son équipe, il en est un qui a, en outre, a bénéficié spécialement des faveurs de ce qu'on appelle les mass media, de la machine à fabriquer des réputations : colonnes des journaux, tribunes de la radio et de la télévision, appui de groupe de toutes sortes, sous toutes sortes de noms, chargés de forces de gauche, forces communistes, forces maçonniques.

Quel est le nom le plus mis en vedette surtout dans les organes de langues françaises? Tout le monde le sait; c'est le nom de Pierre Elliot Trudeau. Pourquoi? Sûrement pas à cause de nombreuses années de services à la cause du Parti Libéral. En 1963, il traitait les libéraux d'idiots. Ce qui ne l'empêche pas, 5 ans plus tard, de chercher à être le chef suprême de ces idiots.

Serait-ce à cause de son attachement et son dévouement aux valeurs chrétiennes et civilisatrices du Canada que la machine à fabriquer des vedettes le présente comme un choix désirable pour diriger les destinées du pays? Son passé, celui qu'il a lui-même pucé parle plutôt dans le sens contraire.

C'est en 1940 que Pierre Elliot Trudeau émerge de l'obscurité. Le Canada était alors en guerre. Cette année là, Trudeau est chassé du Corps de formation d'officiers pour manque de discipline. Le révolutionnaire bourgeonnait déjà en lui. Mais ce n'est pas un révolutionnaire à bombes ou à couteau entre les dents qui sera sa vocation. Cela, c'est bon pour les instruments, pour les bras, pas pour les cerveaux de la révolution et Pierre Elliot Trudeau se classe cerveau.

En 1945, il entre à l'université de Harvard, bouillon de culture d'intellectuels de gauche qui empoisonne les États-Unis. En 1947, il va se parfaire à l'école économique de Londres, Institution qui fut largement financée par des donations de gauchistes comme Ernest Cassel, en vue de former des socialistes capables d'occuper les postes de commande dans tous les gouvernements du monde.

Pierre Elliot Trudeau a connu là, à Londres, le fameux professeur marxiste Harold Laski, qui , dit-il, est l'influence la plus stimulatrice et la plus puissante qu'il ait rencontré. De retour au pays, à Montréal, en 1951, Trudeau lance la revue Cité Libre premier coup de pioches contre l'édifice chrétien de la province de Québec. Cité Libre a libéré de toutes influences sacerdotales, a déconfessionalisé dans ses syndicats, dans ses écoles, dans toutes ses institutions publiques. Et qui furent les associés de Pierre Elliot Trudeau dans cette démolition par la plume? Gérard Pelletier, dès la fondation. Puis des rouges pure-sangs : le professeur Raymond Voyer, convaincu d'espionnage soviétique dans le procès de l'affaire Gouzenko, Stanley Ryerson, théoricien en vue du Parti communiste canadien, éditeur de la Marxist Review, Pierre Gélinas, rédacteur du journal communiste Combat et directeur pour Québec de – l'agit-prop- agitation et propagande du parti communiste.

En 1952, Pierre Elliot Trudeau conduisait à Moscou pour une conférence économique une délégation dite d'hommes d'affaires qui s'avéra une délégation de communistes canadiens. Ses articles pro-soviétiques qu'il publie à son retour le font qualifier de communiste dans le Droit d'Ottawa et dans L'Action Catholique de Québec.

En 1953, Trudeau se vit refuser l'entrée aux États-Unis comme inadmissible, sans doute à cause de ses affinités communistes qu'il n'était plus possible d'ignorer. Et c'est ce type là que certains voudraient hisser au sommet de la politique du Canada.

En 1955, Pierre Elliot Trudeau essaya de former dans Québec un rassemblement de tous les groupes de gauche, un fond uni. Mais Trudeau fut jugé trop à gauche même par le parti CCF d'alors,- aujourd'hui Nouveau Parti Démocratique-. Or, c'est cet homme, ce Trudeau trop à gauche pour le Parti de gauche qui allait être accueilli 10 ans plus tard par le Parti Libéral, qui allait en devenir une figure de premier plan.

Ô Histoire... Mais en attendant, Trudeau devait encore manifester le fond de son personnage rouge; en 1960, il conduisait une délégation communiste à Pékin, cette fois, pour célébrer la victoire des Rouges qui imposaient leur pouvoir à la grande Chine continentale.

Entre temps, le communiste Castro s'était installé à la tête du gouvernement de Cuba. Il fallait lui rendre hommage. Trudeau allait le faire par un geste remarquable : il part de la Côte des États-Unis en canot, ramant avec ferveur vers Cuba, mais avant qu'il franchisse la limite des eaux américaines, il est arrêté par garde-côte de Key west et re-déporté au Canada.

En 1961, les dirigeants marxistes et socialistes du Nouveau Parti Démocratique publiaient un manuel intitulé Social Purpose for Canada, destiné à être pour le Parti Npd ce qu'avait été dans les années trente le Social Planning for Canada, rédigé par les intellectuels socialistes du CCF. Un chapitre du nouveau manuel a été composé par Pierre Elliot Trudeau. Il y fait l'éloge de Mao Tsé-toung le chef rouge de la Chine :

L'expérience, dit-il, l'expérience de cette stratégie de grande classe, Mao Tsé-toung, peut nous amener à conclure que dans un pays vaste et hétérogène comme le nôtre et comme la Chine, la possibilité d'établir des châteaux-forts socialistes dans certaines régions est la meilleure chose à faire.

Trudeau n'est pas séparatiste. Nous non plus mais pas pour la même raison. Nous voulons être chez-nous dans un grand pays libre d'un océan à l'autre. Trudeau, lui, veut un grand pays socialiste et il juge que c'est plus facile d'y arriver avec un parti socialiste en commande à Ottawa. Dans son livre La pratique et la théorie du fédéralisme, il écrit, page 373 de l'édition anglaise : ( nous traduisons)

Le fédéralisme doit être bienvenu comme un instrument de valeur, permettant à des parties dynamiques de planter des gouvernements socialistes dans certaines provinces d'où la semence du radicalisme peut graduellement s'étendre.

La semence du radicalisme, radical? C'est cela Trudeau! Un radical, intellectuel radical, intellectuel révolutionnaire.

En 1962, sous la pression d'étudiants de gauche dont il alimentait la ferveur par en dessous, Trudeau obtint un poste de professeur à l'université de Montréal, université qui devint un château-fort de communisme à la Castro. C'est en 1965, il y a donc seulement trois ans, que Trudeau décida de joindre le Parti Libéral ou plutôt de se servir du Parti Libéral pour se propulser à un pouvoir politique qui lui permettrait de façonner un Canada à la Castro ou à la Mao au moins tel qu'il le concevait dans son esprit depuis une quinzaine d'années.

Et l'on vit la machine à fabriquer les vedettes exalter le trio rouge : Trudeau, Pelletier, Marchand comme artisans de rajeunissement du Parti Libéral, comme devant délivrer le Parti d'une vieille garde et accélérer la marche vers le progrès; le progrès rouge évidemment, même sans le dire.

Dès 1966, Pearson faisait de Trudeau - un nouveau-né dans le Parti – son secrétaire parlementaire. Et en 1967, il le nommait au Ministère important de la Justice.

Grande réjouissance pour les communistes non seulement du Canada mais du monde entier, cette ascension fulgurante d'un des leurs à un poste politique lui permettant de faire beaucoup pour eux au Canada. Le fondateur du Comité communiste pour la liberté de Cuba, le professeur Kenneth McNaught pouvait bien déclarer avec un sentiment de triomphe : '' Le sort politique de Trudeau pourra bien être le sort politique du Canada. '' Ce qui veut dire un Canada communiste.

Quels Libéraux peuvent songer à se donner comme chef un homme qui devrait être mis à la porte du Parti comme un danger mortel ?

À peine devenu Ministre de la Justice, Trudeau rêve déjà de faire de son ministère un organe pour la planification socialiste du Canada. Un communiqué publié par lui-même dans le Toronto Star du 25 avril 1967 dit en effet : '' La justice doit être regardée de plus en plus comme un département de planification pour la société de demain et non pas seulement comme un bureau de conseillers légaux du gouvernement.'' Une telle conception du Ministère de la Justice pourrait convenir à un ministre de pays communiste mais certainement pas à un Ministre du gouvernement canadien.

Trudeau à la tête du Parti Libéral? Nous ne sommes ni de ce Parti ni d'aucun autre Parti mais à titre de citoyens d'un pays encore libre, nous répondrions : Non! Pas à la tête mais à la porte du Parti! Et ce n'est pas tout. C'est avec une puanteur de Sodome que Pierre Elliot Trudeau courtise le poste de chef du Parti Libéral fédéral. Il a effet présenté à la Chambre son Bill Omnibus, Omnibus parce qu'il couvre des amendements à plusieurs sujets du Code criminel. Trudeau les met ensemble pour faire passer dans un même vote le neutre et le mauvais. Deux points devraient marquer de honte le Ministre de la Justice et ferait rejaillir cette honte sur le Canada s'ils étaient adoptés. : l'un légalise l'homosexualité, l'autre permet l'avortement dans certains cas où il était justement interdit jusqu'ici. Les Évêques ont déclaré que ce permis à l'avortement ne peut être accepté par des Catholiques ni non plus par des Chrétiens qui sans être Catholiques se réclament de la doctrine du Christ ou même de la simple loi naturelle.

Mais Trudeau veut que les députés votent son Bill selon la ligne du Parti et non pas selon leur conscience.

Voilà Trudeau. Trudeau marqué du signe de la Bête. Va-t-on lui permettre de marquer du même signe la législation canadienne ?

Que Saint Michel nous en préserve même s'il doit tirer son épée comme il l'a déjà fait plus d'une fois dans l'Histoire pour protéger les peuples qu'il aime contre la pourriture et la domination de Satan.

 

Louis Even