Le plan des Franc maçons

Gilberte Côté-Mercier le samedi, 01 août 1964. Dans Conspiration

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Mes chers amis,

Gilberte Côté-MercierDans quelques semaines peut-être nous aurons à Québec un ministre de l’Éducation. Les Franc-Maçons auront alors gagné une autre manche. Nos enfants seront étatisés plus que jamais, les parents disparaîtront dans les coulisses. Ils pourront toujours dire, les parents, qu’ils sont en compagnie des évêques, dans les coulisses, si ça peut les consoler de perdre leurs enfants.

"L’Église est trop encombrante dans l’enseignement", ont dit les laïcistes. "Il y a trop d’évêques au Conseil de l’Instruction publique. Le ministre tout seul les remplacerait avantageusement. L’heure est venue de la promotion des laïques", continuent les laïcistes. Remarquez bien que ce n’est pas moi qui dit ça. Oh ! les évêques ne seront pas repoussés tout de suite par le Ministre de l’Éducation ; ça paraîtrait trop mal. On les reléguera pour un temps au troisième plan, c’est-à-dire les évêques pourront nommer leurs représentants qui formeront un Comité de consultation et ledit "Comité de consultation" ne sera justement que consulté par le Ministre de l’Éducation. Le Ministre ne sera pas obligé de se soumettre aux bons conseils des représentants des évêques. Et le ministre ne sera pas gêné par les évêques puisqu’il n’aura pas besoin de les rencontrer. Il ne rencontrera que leur ombrage.

Peut-être que Gérin-Lajoie qui sera le premier choisi comme Ministre de l’Éducation, peut-être qu’il restera déférent envers les évêques. Mais, les futurs ministres de l’Éducation auront tout loisir de gouverner l’enseignement comme des athées, l’Église catholique étant classée au musée des vieilles reliques des écoles de Nouvelle-France. Et voilà ! Les Franc-Maçons de la Loge de L’Émancipation fondée à Montréal en 1910 auront gagné leur point principal : celui d’obtenir un Ministère de l’Instruction publique pour la province de Québec afin de faire disparaître l’influence des parents et de l’Église sur les enfants en enrôlant les petits et les adolescents dans les écoles de l’État.

Mais, il y a des bonnes gens tout de même aujourd’hui, jusque des saintes religieuses qui disent : "Vous savez, il faut bien se mettre à la page. Il faut évoluer. Un Ministère de l’Éducation mais c’est nécessaire et ce ne sera pas dangereux avec les garantis qu’on nous offre aujourd’hui." Des garantis, lesquelles ma sœur ? Mais nous avons de si bons hommes à Québec, dit-elle. Cette réflexion là mes amis, je l’ai entendue de mes oreilles. Et voici que ce sont les religieuses maintenant qui parlent comme les Franc-Maçons de 1910. Où sommes-nous rendus ? Comme à Cuba bien sûr, où la révolution communiste fut faite avec l’appui enthousiaste des mouvements d’Action Catholique derrière le communiste Fidel Castro.

En France, mes amis, depuis la révolution de 1789, les écoles sont demeurées sous le contrôle de l’État. Mais Napoléon 1er avait fait un Concorda avec l’Église. Ce Concorda laissait toute liberté aux religieux d'enseigner comme les laïcs les écoles de l’État. Et les religieux enseignaient la religion librement. Le Concorda de Napoléon c’était une garantie, comme les garanties qu’on nous promet à Québec aujourd’hui. Et Napoléon devait être considéré comme un si bon empereur par les religieuses de ce temps là tout comme Jean Lesage et Gérin-Lajoie d’aujourd’hui peut-être.

Mais, mais, oui, il y a un mais ; en France, en 1881, l’enseignement d’État devint purement laïque Le gouvernement fit défense aux religieux d’enseigner dans les écoles d’État. Napoléon 1er était mort, voyez-vous, alors les parents de France qui voulaient faire instruire leurs enfants sur la religion durent payer d’autres écoles non subventionnées par l’État. Ils payaient leurs écoles d’État par les taxes et payaient leurs écoles confessionnelles par d’autres sacrifices. Double charge pour les parents qui avaient la foi. C’est que voyez-vous ma bonne sœur, les garanties étaient disparues. Les Napoléon, les Jean Lesage, les Gérin-Lajoie si catholiques avaient été remplacés par des Franc-Maçons pas catholiques du tout.

En France, en 1901, l’Histoire continu, le gouvernement alla même jusqu’à chasser les religieux. Défense leur fut faite d’enseigner dans les écoles séparées. Et c’est ainsi que les religieux ont quitté la France. C’est ainsi que les petits Français n’apprirent plus leur catéchisme et perdirent la foi, à la grande joie des Franc-Maçons qui se frottèrent les mains de contentement ; ils avaient réussi leur plan sur les écoles.

Les notes que je vais vous donner maintenant ont été prises dans une brochurette intitulée "Les réformes scolaires et la Franc-maçonnerie", écrite par Monsieur Lemieux, A.J. Lemieux, un Canadien-Français qui a démasqué les Franc-Maçons de Montréal en 1910. Monsieur Lemieux, en février 1908 assistait à une assemblée du "Laurier Political Club", Cercle juif, où Godefroy Langlois a déclaré, au grands applaudissements de l’assistance, ceci :

Dans le gouvernement de cette province de Québec où la majorité est Canadienne Française, dit-il, l’Honorable Monsieur Weir est représentant de la minorité, c’est-a-dire des Protestants. En conséquence, je puis vous assurer de son estime pour les Juifs qui sont aussi de la minorité. Il a été un brillant avocat des réformes éducationnelles et je puis prédire que bientôt cette Cause triomphera sur toute la ligne. Sir Wilfrid Laurier est arrivé au pouvoir au moment des difficultés scolaires du Manitoba, disait Godefroy Langlois, et continuait, depuis Sir Wilfrid Laurier a extirpé les idées mesquines et étroites, fruits des préjugés de races et des religions. Par sa conduite et son triomphe, dit-il, il a démontré clairement qu’on ne doit pas mêler la religion et la politique.

Voilà ce que disait Godefroy Langlois alors directeur en chef du journal "Le Canada".

Et de son côté Monsieur Weir, l’Honorable Weir disait que Godefroy Langlois prenait un grand intérêt à la cause de l’Instruction Publique. Et Monsieur Weir et Godefroy Langlois étaient tous deux frères trois points de la Loge L’Émancipation. Et les réformes scolaires réclamées par ceux deux frères trois points Franc-Maçons n’étaient autres que les réformes scolaires réclamées par la Franc-maçonnerie le Grand Orient de France. Surtout ils réclamaient un Ministère de l’Instruction Publique. Monsieur Weir, Godefroy-Langlois et leurs camarades de la Loge L’Émancipation doivent exécuter une danse joyeuse dans leur tombe maintenant que Jean Lesage et Gérin-Lajoie ont décidé de concrétiser leurs vœux les plus chers.

Et Monsieur Lemieux nous assure que les Franc-Maçons prêchaient dans leur Loge tant qu’ils pouvaient l’Institution d’un Ministère de l’Instruction Publique dans la province de Québec et que s’ils n’ont pas réussi c’est à cause de la réaction qui s’est faite. Le peuple, dit Monsieur Lemieux, a compris que le but véritable des réformateurs n’était pas de lui procurer ce qui lui permettrait de gagner sa vie sans travailler mais bien un moyen de mettre la main sur notre système éducationnel et d’instituer ici dans le Québec le même système dont le Grand Orient de France s’est servi pour déchristianiser la France, ce à quoi il a réussi en partie avec les conséquences que l’on voit actuellement en France.

Vers 1775, une "Ligue de l’Enseignement" fut fondée en France et c’est en 1880 que l’enseignement confessionnel fut banni des écoles d’État en France. En 1885, au cinquième congrès de cette "Ligue de l’Enseignement", fut votée l’immédiate application des lois sur l’obligation, la gratuité et la laïcité de l'école. Vous avez compris ; l’école obligatoire, l’école gratuite et l’école laïque. Une Ligue de l’Enseignement fut fondée au Canada. Monsieur Herbet, membre du Conseil de la Ligue de l’Enseignement de France est venu à Montréal vers 1910 pour fonder une "Ligue de l’Enseignement" au Canada comme celle de la France. Une ligue qui relevait de la France, de la ligue de France et qui avait comme elle dans son programme l’école obligatoire, l’école gratuite, l’école laïque et le Ministère de l’Instruction Publique pour la province de Québec.

Mes chers amis, le Ministère de l’Instruction Publique, le Ministère de l’Éducation qui s’en vient mettra entre les mains du gouvernement tous les pouvoirs contre les parents et les évêques. Des écoles de plus en plus centralisées éloignent de plus en plus les enfants de leurs parents. Une propagande maudite organise toutes sortes de forums et de rencontres où les enfants critiquent leurs parents jusqu’à la télévision. C’est un sabotage systématique de l’autorité paternelle qui vient de Dieu.

Les Franc-Maçons ont bien réussi chez-nous. Nos députés et ministres de Québec concrétisent le rêve des Franc-Maçons à la perfection.

Mais dites moi, dans les hautes sphères de notre société ne pourrait-il pas se trouver une couple, rien que ça, une couple de bons soldats du Christ qui seraient prêts à se sacrifier tout entier et à sacrifier même des œuvres pour sauver la foi de nos enfants de demain ? Les œuvres qui sacrifient la vérité ne valent rien. Qu’on me permette de le dire avant qu’il soit trop tard : le peuple est de plus en plus déçu de la démission des grands et ils la voient de plus en plus clairement cette démission.

Les octroies à nos institutions religieuses n’ont-elles pas égaré leur jugement, le jugement de nos institutions religieuses ? Parce que Monsieur Duplessis avait promis $50,000 d’octrois, une salle paroissiale était retirée aux pauvres créditistes qui l’avaient pourtant payée. On a vu cela souvent ! On croyait bien faire peut-être mais il semble qu’en telles circonstances on mettait plus de confiance dans l’argent des politiciens que dans la valeur de la vérité. On était prêt à sacrifier la vérité pour de l’argent. Ce n’était pas bien catholique vraiment.

Les octroies aux hôpitaux et les octroies aux écoles n’ont-ils pas été l’antichambre de la confiscation des hôpitaux et des écoles par le gouvernement ? Maintenant les hôpitaux et les écoles ne sont plus la propriété des religieux et religieuses. Le gouvernement s’en empare graduellement et bientôt les religieux et religieuses partiront, chassés par la force ou la ruse, ce qui revient au même.

Première station : les octroies. Deuxième station : la confiscation.

Le plus désastreux de tout cela c’est la résignation des religieux à cette état de chose comme lorsqu’ils disent :

Il faut se mettre à la page. Nous aurons des garanties avec le Ministère de l’Éducation qu’on nous prépare, et avec des chefs comme Jean Lesage et Gérin-Lajoie il n’y a aucun danger dit-on. Ces paroles mes amis sont une autre démission. Parce que ça ne nous fait pas trop mal à nous maintenant et bien on est prêt à sacrifier encore les principes. Cette fois c’est le principe de l’autorité des parents et des évêques qui est sacrifié complètement, saboté par le Ministère de l’Éducation. Et cet autre principe du droit des enfants à toutes la garanties possibles de recevoir l’instruction religieuse ? Le marchandage est odieux en matière de vérité. Il ne faut pas se surprendre qu’il produise des fruits empoisonnés.

Nous avons besoin de toutes les forces de notre société catholique pour affronter les Franc-Maçons ligués avec les journaux, les politiciens, la télévision, les communistes. Les parents resteront-ils seuls à se battre contre cette meute déchaînée contre eux et leurs enfants ?

Le journal Vers Demain qui vous a parlé mes amis vous donnera en articles cette causerie. Je vous invite à lire ce journal là ; il devrait rentrer dans toutes les familles afin que toutes les familles soient renseignées sur ce qui se passe dans les coulisses de la politique.

Gilberte Côté-Mercier