Les allocations familiales

Gilberte Côté-Mercier le samedi, 13 mai 1967. Dans Économie

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Mes chers amis,

Gilberte Côté-MercierLe jeudi 16 mars dernier marquait une date dans l'Histoire de la Province de Québec. C'était la première fois qu'un gouvernement provincial au Canada reconnaissait d'une façon pratique les droits des enfants à un minimum de revenu social.

Le gouvernement Daniel Johnson a annoncé des allocations familiales payées par la province. On se souvient que René Lévesque avait demandé l'abolition des allocations familiales pour les premiers et deuxièmes enfants dans la famille. Pour les autres enfants, on peut toujours pratiquer la limitation des naissances si on suit les recommandations de René Lévesque et de ses amis communistes.

Il paraît que certains professeurs dans le vent enseignent dans des écoles du ministère de l'éducation du Québec qu'il faudrait tuer les chômeurs parce qu'ils sont une charge pour ceux qui travaillent. C'est dans la même philosophie que la pilule et l'abolition des allocations familiales.

Heureusement que tous nos dirigeants ne s'inspirent pas au ministère de l'éducation pour élaborer une politique. Nous nous réjouissons de voir l'Union nationale se diriger vers une politique réellement familiale avec des allocations familiales provinciales ajoutées aux allocations fédérales.

Le gouvernement fédéral résiste à la pression des familles depuis 17 ans. Il persiste dans sa politique maçonnique de ne donner qu'une bouchée insignifiante aux enfants. Notre province donne l'exemple d'une politique familiale malgré le fédéral.

Des journaux de l'Ontario souhaitent que leur gouvernement suive ce bon exemple. Cette politique de Québec favorise les familles nombreuses au contraire de toute la propagande moderne. C'est une politique familiale et par conséquent réellement sociale puisque la société s'appuie sur la famille.

La prospérité d'une société est en raison directe de la prospérité des familles. Et la ruine d'une société est la conséquence prochaine de la ruine des familles. Une politique à esprit familiale. Une politique orientée vers la prospérité des familles est une politique saine et nous ne saurions que féliciter le gouvernement Daniel Johnson pour cette orientation chrétienne de sa politique.

Quelques libéraux députés de cette législation familiale qui ne vient pas d'eux s'évertuent à vouloir prouver que c'était le programme de Jean Lesage. Tant mieux si c'était le programme de tout le monde !


Mais je peux vous dire sans gêne que c'était le programme des Bérets Blancs. Il y a plus de 20 ans que le journal Vers Demain demande au gouvernement d'Ottawa de réajuster ses allocations familiales dérisoires. Ottawa a fait la sourde oreille sur ce point. Il a répondu à nos demandes au sujet des pensions de vieillesse mais absolument rien pour les enfants. Les Franc-Maçons qui inspirent le fédéral ont gain de cause sur ce point encore jusqu'en 1967 où le coût de la vie a même triplé depuis 1945.

Le journal Vers Demain et les Bérets Blancs ont continué le combat avec acharnement pour une revalorisation des allocations familiales. Voilà pourquoi nous nous réjouissons tant de cette institution provinciale d'allocations familiale.s

Le Ministre Paul Dozois lui-même reconnaît que ces nouvelles allocations familiales sont plus modestes qu'il ne l'aurait voulu et il ajoute que ce n'est qu'un commencement et une simple indication de l'orientation de leur politique qui veut suivre des principes bien fixés.

On entend même dire que les taxes foncières scolaires devront disparaître dans un court délai afin que les maisons familiales ne soient plus écrasées sous le poids des écoles à soutenir. Promesse d'une politique de plus en plus familiale. La population du Québec vous accueille avec joie.

Déjà des journaux se demandent : '' Mais comment donc le provincial va-t-il financer tout ça ? '' Sans doute ces journalistes ne sont pas créditistes. Il y a si longtemps qu'ils ferment les yeux et les oreilles, pour ne rien voir ni rien entendre de la vérité créditiste.

Nos législateurs de Québec sont-ils mieux renseignés que nos journalistes ? Est-ce qu'ils se disposent à instituer une finance indépendante d'Ottawa et surtout indépendante de la dictature financière ? Il le faudra bien. La politique ne saurait être familiale, elle ne saurait être chrétienne sans être créditiste. Le Roi doit être le Souverain au service des familles. Un autre maître plus puissant que le Roi installé dans les murs de la cité est une invasion étrangère.

La dictature des banques ne saurait être tolérée plus longtemps par un gouvernement qui se veut serviteur du peuple et Souverain du bien commun.

Nous nous attendons à ce que nos souverains de Québec s'affranchissent le plus vite possible de cet esclavage de la haute finance. Une dictature syndicale non plus ne saurait être tolérée dans nos murs du Québec. Et pourtant nous le subissions misérablement. Toutes ces grèves, tous ces comités paritaires tracassiers, toutes ces cotisations syndicales obligatoires sont des chaînes aux pieds de nos travailleurs.


Le bien commun ne peut supporter cela. Le gouvernement, gardien du bien commun, doit appliquer une formule qui débarrasse le peuple de cet esclavage syndicale et cette formule libératrice, c'est la formule créditiste.

La dictature d'un ministère de l'éducation, avec des écoles d'État, quelle misérable décadence ! Ce sont les libéraux qui l'ont établi au Québec. Le gouvernement de l'Union nationale a-t-il dans son programme de nous en débarrasser du ministère de l'éducation ? Il le faudrait pourtant.

Que le gouvernement rende les écoles aux parents. Que le gouvernement, affranchi lui-même de la dictature financière institue un dividende de $50 à tous de sorte que les parents puissent payer eux-mêmes pour l'instruction de leurs enfants qu'ils surveilleraient par leur propre moyen.

C'est un gros programme n'est-ce pas ? Messieurs de l'Union nationale. Faut-il vous dire que nous comptons sur vous pour le réaliser ? Nous comptons sur vous. Nous comptons sur notre peuple et nous comptons sur Dieu.

C'est évident que l'Union nationale s'inspire d'excellents principes et qu'il se trouvent des Ministres et des députés pour vouloir leur application de tout leur cœur. Le peuple peut trouver trop lente cette application. Même des membres de gouvernement peuvent vouloir tirer à gauche, notamment au Ministère de l'éducation. Mais nous gardons notre espérance encore. Nous continuons notre œuvre d'éducation du peuple, nous ne lâcherons pas et nous continuons à prier le Sacré Cœur, la Vierge Marie et Saint Michel Archange de gratifier notre chère Nouvelle France d'une ère de bonheur qui ne saurait venir sans une politique chrétienne et familiale.

Mes chers amis, vous avez dû recevoir une formule à remplir, vous les mamans, pour vos allocations familiales provinciales. Cette formule vous vient du Ministère des familles et du Bien-Être social. N'oubliez pas que ce sont des allocations nouvelles pour vos enfants. Des allocations qui viendront du gouvernement du Québec. Vous continuerez à recevoir les allocations familiales du gouvernement fédéral mais vous en recevrez d'autres à partir du mois de juillet du gouvernement provincial.

Ces dernières vous viendront deux fois par année : le 1er juillet et le 1er décembre. Il faut donc tout de suite faire application ; vous avez jusqu'au 31 août pour cette demande mais il vaut mieux ne pas attendre. Allez-y tout de suite. Si vous n'avez pas de formule, écrivez au Ministère de la famille et du Bien-Être social à Québec : Ministère de la famille, gouvernement du Québec, Québec.

Tous les enfants de moins de 16 ans auront droit à cette nouvelle allocation. Tous. Les enfants légitimes, les enfants naturels, les enfants adoptés légalement, les enfants adoptés de fait. Ce sont des allocations aux enfants. Tous les enfants y ont droit. Ces allocations sont remises à la mère ou bien à la personne qui est chargée des enfants.

Dans le journal Vers Demain de mai, nous avions félicité le gouvernement de Québec de ne pas avoir imposé la condition de fréquenter l'école attachée aux allocations. Nous croyons maintenant que nous étions mal renseignés. Alors il paraît que ce sont des allocations scolaires pour les enfants ayant l'âge scolaire et non pas seulement les allocations familiales qu'on donne à Québec. Cette condition de scolaire, les enfants qui vont à l'école, c'est une restriction que nous n'admettons pas. Nous retirons donc nos félicitations au gouvernement de Québec sur ce point. C'est une concession à la mentalité communiste du parti libéral qu'il fait, le gouvernement de l'Union nationale.

Des allocations aux enfants, qu'ils aillent à l'école ou non, voilà ce que nous demandons. Alors ce serait laissé aux parents le soin de régler eux-mêmes les affaires de leurs enfants. La liberté aux parents de décider eux-mêmes si leurs enfants doivent ou non aller à l'école. Ce serait faire confiance aux parents, les traiter comme des adultes.

On réclame de traiter les enfants comme des adultes mais on oublie de traiter les parents comme des adultes. Mentalité de dictateur, quand donc disparaîtras-tu de nos mœurs politiques ?

Nous demandons que les allocations familiales de Québec soit données à tous les enfants sans la condition qu'ils aillent à l'école. Que les parents soient laissé libres de décider eux-mêmes si les enfants doivent ou non aller à l'école. Cette école obligatoire, c'est un malheur. On force les parents à donner des raisons mais ils ont eux-mêmes des raisons, les parents, donc, ils doivent être juges. Les parents sont supérieurs aux maîtres d'école. Leur autorité est supérieure. Laissez donc les parents libres de leurs enfants. Qu'on enlève cette obligation de scolarité pour les allocations familiales provinciales. Ce sera lors dans l'esprit de la liberté. La liberté pour les parents.

Mes chers amis, vous avez entendu le programme du journal Vers Demain.

Gilberte Côté-Mercier