Le vrai Crédit Social

Gilberte Côté-Mercier le samedi, 13 mai 1967. Dans Économie

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Mes bien chers amis,

Gilberte Côté-MercierLa sottise des syndicats est bien connue. Parfois, ce sont des manœuvres socialistes, ce qui semble être de la sottise de leur part.

Actuellement, le Conseil du travail de la ville de Québec, affilié au congrès du travail du Canada et à la Fédération des travailleurs du Québec réclame le gel des tarifs de Québec autobus. Les chauffeurs d'autobus, les autres employés de la Compagnie ont bénéficié d'une augmentation de salaire. C'étaient les syndicats qui l'avaient demandée. Les mêmes syndicats s'opposent à l'augmentation du prix des billets. Où est la logique là dedans ?

Augmenter le coût de la production sans augmenter les prix, ça n'a aucun sens. Quel patron pourra opérer avec cette politique ? Mais les syndicats répondent : " la compagnie fait trop d'argent. Il faut municipaliser le transport en commun à Québec. "

Vraiment ? Le transport en commun est municipalisé à Montréal et le prix des billets ne cesse pas d'augmenter depuis ce temps là.

Maintenant que les Montréalais sont propriétaires des autobus, ils paient deux fois plus cher dans leur propre autobus car ils doivent payer le coût des services y compris les augmentations de salaire. Et ils doivent payer en plus sur le capital emprunté des financiers pour payer l'achat de la compagnie d'autobus.

Mais les syndicats ne sont pas créditistes. Ils sont socialistes et étatisés, socialisés, communisés. C'est leur programme. On n'est pas près de voir les syndicats réclamer le Crédit Social, eux qui sont les meilleurs agents du communisme dans le monde.

Pourtant le Crédit Social serait la seule technique qui permettrait d'augmenter le pouvoir d'achat des consommateurs sans augmenter le coût de la production, par conséquent sans augmenter les prix.

Messieurs des syndicats, le Crédit Social est logique et vos demandes sont absurdes. Ou plutôt, vous êtes bien aises de pousser les compagnies et les ouvriers dans une impasse pour avoir des arguments en faveur de la municipalisation, en faveur du socialisme, du communisme. Vous êtes complices, simplement.

N'importe quel groupe ou mouvement qui s'occupe de la question sociale, les syndicats y compris, gagneraient beaucoup, mes amis, à connaître et à assimiler les principes du journal Vers Demain ; les principes du Crédit Social.

Le journal Vers Demain vient de publier, à cet effet, une nouvelle brochure qui s'appelle

Qu'est-ce que le vrai Crédit Social ? Après les acrobaties électorales de Caouette et de ses complices, le peuple réclame la lumière sur le Crédit Social, sur le vrai Crédit Social.

Le Parti Caouette s'éteint de jour en jour et les journaux sont fiers de l'annoncer, les journaux au service des financiers sont fiers d'enterrer, croient-ils, le Crédit Social. Mais le Parti Caouette mort ne sera pas le Crédit Social mort parce que Caouette n'est pas le Crédit Social.

Le journal Vers Demain a fait tout ce qu'il a pu pour dissiper la confusion née de ce Parti appelé créditiste, la confusion qui a assombri la notion du Crédit Social dans certains esprits. Le journal Vers Demain, par ses publications et ses causeries de radio a réussi à faire comprendre au monde que le Crédit Social n'est pas un parti politique, que c'est le contraire d'un parti, que c'est au dessus des partis politiques et que par conséquent, Caouette n'est pas créditiste et ne donnera pas le Crédit Social au pays.

Nous sommes bien satisfaits de voir les gens faire maintenant la distinction entre le Crédit Social vrai et les ambitieux d'élections qui volent le mot auguste du Crédit Social pour en affubler d'indignes tribunes d'assoiffées de pouvoir. Mais il reste que la population ne comprend pas encore toute ce qu'est le vrai Crédit Social.

Il faut une brochure très simple, qui explique pour tout le monde le sens du vrai Crédit Social et qui établi clairement la différence entre le Crédit Social du Major Douglas et le Crédit Social de politiciens. Le Crédit Social du Major Douglas, c'est celui qui a été présenté depuis 1935 par Louis Even. Cette brochure, nous vous l'offrons maintenant. Elle vient de sortir des presses. Son nom ; Qu'est-ce que le vrai Crédit Social. Au dessus des partis politiques. Un exemplaire 50 sous. Achetez-en plusieurs copies, vous en vendrez autour de vous. Il faudrait que toutes les maisons du pays possèdent l'une de ces brochures pour que tous les membres de la famille puissent se renseigner sur le vrai Crédit Social.

Cette publication est l'œuvre de Louis Even, fondateur du Mouvement créditiste au Canada depuis 1935.

Je vous donne, mes amis, des extraits de cette brochure. Vous en trouvez dans le journal Vers demain. Je vous en lis, à l'instant, pour vous montrer comme c'est clair et comme il faut comprendre ces choses. Par exemple, ceci ;

" La richesse est la chose. L'argent est le signe. Le signe doit aller selon la chose."

Et bien voilà ce qu'il faudrait savoir. L'argent, ce n'est pas ça, les richesses. Les richesses, ce sont les choses, ce sont les services offerts par les hommes et quand on manque d'argent, on ne manque pas de richesse. Et on peut avoir beaucoup de richesses et ne pas avoir d'argent et être riches mais on peut avoir beaucoup d'argent et ne pas avoir de choses et ne pas être riches. " La richesse, ce sont les choses. L'argent, c'est le signe des choses, le signe de la richesse. Le signe, ce n'est pas la chose."

Voici ce qu'explique la brochure qui s'appelle Qu'est-ce que le vrai Crédit Social. Ensuite, elle dit ; " Le banquier est le créateur et le destructeur de l'argent." Cette vérité là, mes amis, elle est connue depuis 50 ans dans le monde et bien, il faudrait que tout le monde soit au courant de ça. Il y en a encore, des arriérés, qui enseignent le contraire dans nos universités.

" Le banquier est le créateur et le destructeur de l'argent aujourd'hui. C'est lui qui donne naissance à l' argent et qui fait mourir l'argent. Manufacturer l'argent, voilà ce qu'il fait, le banquier. Manufacturer l'argent, c'est un acte de souveraineté, un acte de roi qui ne doit pas être lié à la banque. " Voilà ce qu'explique fort bien la petite brochure Qu'est-ce que le vrai Crédit Social ? Elle dit aussi ;

"L'argent neuf, en venant au monde, appartient aux Canadiens eux-mêmes, à tous les Canadiens. Et il devrait leur être remis sous forme d'escompte sur les prix et de dividende social. "

Vous comprenez, mes amis ? L'argent qui est crée, l'argent qui vient au monde dans l'institution de la banque, actuellement, qui pourrait être un autre institution, l'argent neuf en venant au monde, appartient aux Canadiens, à tous les Canadiens et devrait leur être remis gratuitement sous forme de dividende social et d'escompte sur les prix. Il y a de l'argent qui vient au monde, tout le temps. Et bien, cet argent, lorsqu'il vient au monde, au moment de sa naissance, il est la propriété du peuple, de la nation. Il devrait être distribué, cet argent, en parties égales, à chaque Canadien, à chaque citoyen de la nation. "

Voilà, encore, ce qu'explique fort bien la brochure Qu'est-ce que le vrai Crédit Social ? Vous devriez tous l'avoir en main. Que je vous lise encore dans cette brochure ; Les cas de misère sont par milliers dans le monde, même dans un pays riche comme le Canada, vous savez ça. La faim, le besoin de vêtements, d'abris, de chauffage, de soins médicaux, de repos, sont des besoins temporels auxquels l'homme ne peut se soustraire tant qu'il est sur la terre. C'est le Créateur qui nous a donné ces besoins. Lui aussi, le Créateur, qui nous a mis sur la terre. Il a donc mis certainement quelque part sur la terre ce qu'il faut pour satisfaire ces besoins."

Ça, c'est bon à méditer, mes amis. Nous avons des besoins, ces besoins nous sont donnés par le Créateur. C'est Lui, le Seigneur, qui nous a mis sur la terre, le Créateur. Il doit avoir mis quelque part sur la terre des choses pour répondre aux besoins des hommes qu'Il a mis Lui même sur la terre. C'est à penser, ça. Ensuite, l'article dit ;

Les choses utiles qui servent à satisfaire ces besoins sont des biens. Des biens terrestres. La nourriture, le vêtement, le bois de chauffage, les couvertures de lits, les ustensiles de cuisine, les remèdes, sont des biens. C'est avec ces biens terrestres que l'homme doit combler ses besoins temporels. Ça, c'est clair, hé ! C'est bon d'y réfléchir, quand même. Et l'article continue ; " Les activités économiques de l'homme ont justement pour but, écoutez bien, de faire les biens joindre les besoins. C'est ça l'économique, l'économie d'un pays, c'est de faire les choses, produits, les biens, aller joindre les besoins.

J'ai faim. J'ai faim de pain. Le pain doit joindre ma faim ; ça, c'est l'économique et l'économique saine, l'économique bien faite, c'est quand le pain vient se joindre à ma faim pour satisfaire ma faim. Si l'économie fait ça, elle atteint sa fin, son but. Si elle laisse les biens d'un côté et les besoins de l'autre, l'économique, elle manque son coup.

L'économique manque son coup au Canada puisqu'elle laisse du monde pâtir de faim malgré le blé, du monde sans logis suffisants, sans feu, malgré le bois, du monde sans soins malgré la médecine.

Il faut chercher à savoir pourquoi. Et bien voilà une grande vérité, mes amis. ! Au Canada, l'économique manque son but. Notre économique est malsaine parce qu'au Canada, il y a des choses et il y a des besoins qui pourraient être satisfaits par ces choses et qui ne le sont pas. Il y a une abondance de pains et il reste encore du monde au pays qui manque de pain.

Il faut chercher pourquoi l'économique du Canada est mauvaise, malsaine, fonctionne mal. Ce qui manque Canada, qu'est-ce qui manque ? Manque-t-il quelque chose pour satisfaire les besoins des Canadiens ? Manque-t-il de la nourriture ? Manque-t-il des chemins de fer, etc ? On a tout, tout, et de reste. Les magasins ne se plaignent jamais de ne pas trouver ce qu,il faut pour mettre en vente. Les élévateurs sont pleins à craquer. Les hommes valides qui attendent du travail sont nombreux. Nombreuses aussi les machines arrêtées.

Pourtant, que de monde souffrent. Les choses n'entrent pas dans les maisons. À quoi sert de dire aux Canadiens et aux Canadiennes que leur pays est riche, qu'il exporte beaucoup de produits, qu'il est le 3ème ou le 4ème pays au monde pour l'exportation ?

Ce qui sort du pays n'entre pas dans les maisons des Canadiens. Ce qui reste dans les magasins ne vient pas sur la table des Canadiens. La femme ne nourrit pas ses enfants, ne les chausse pas, ne les habille pas en contemplant les vitrines, en lisant les annonces de produits dans les journaux, en entendant la description de beaux produits à la radio, en écoutant les boniments d'innombrables agents de vente de toutes sortes.

C'est le droit d'avoir ces produits qui manque. On ne peut pas les voler, les produits. Pour les obtenir, il faut payer. Il faut avoir l'argent. Il y a beaucoup de bonnes choses au Canada mais le droit à ces choses, la permission de les obtenir manque à bien des personnes et des familles qui en ont besoin. La licence pour prendre les choses dans les magasins, l'argent, manque. Manque-t-il autre chose que l'argent ? Qu'est-ce qui manque, à part du pouvoir d'achat, pour pouvoir faire les produits passer du magasin aux maisons ? "

Et bien, mes amis, comme vous voyez, c'est clair et ça continue comme ça dans la brochure. C'est clair d'un bout à l'autre. Il faut la lire, cette brochure. Vous devriez l'avoir tous en main. On vous l'offre de maison en maison mais on ne peut pas faire toutes les maisons.

Gilberte Côté-Mercier