Canada riche

Gilberte Côté-Mercier le vendredi, 01 septembre 1967. Dans Économie

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Mes bien chers amis,

Gilberte Côté-MercierJ'ai une petite question à vous poser ; est-ce que le Canada est riche ? Je ne parle pas du budget du gouvernement fédéral. Je ne parle même pas d'argent du tout. Je parle de la richesse vraie ; de celle dont on a besoin pour vivre. Pour vivre, il faut de la nourriture, des vêtements, le logement, le chauffage, des soins médicaux, de l'éducation, de la religion, des arts, des amusements ; est-ce que de tout cela, il y en a dans le Canada ? Est-ce que le Canada est capable de produire de ces sortes de richesses ? Oui, le Canada est riche. Il est même très riche, parmi les pays les plus riches du monde. C'est la grande abondance au Canada, l' abondance de presque toutes choses.

Nous vivons dans un pays riche. Très riche. Et c'est nous les Canadiens qui sommes les propriétaires de ce pays très riche. C'est notre pays à nous, bien entendu, le Canada, puisque nous sommes Canadiens. Le Canada est notre pays il est à nous et le Canada est très riche. Et chacun de nous, si nous nous regardons en particulier, nous sommes très pauvres. Il y en a même parmi les Canadiens qui sont très très pauvres. Manquer du nécessaire, ça s'appelle être pauvre. Les chômeurs manquent du nécessaire et les ouvriers à trop petit salaire pour leurs familles manquent aussi du nécessaire.

Au Canada très riche beaucoup beaucoup de Canadiens sont très pauvres. Les Canadiens sont tellement pauvres que, parmi eux, les locataires sont plus nombreux que les propriétaires, les embauchés plus nombreux que les entrepreneurs, les taudis, plus nombreux que les maisons familiales. Et ce qui restent de propriétaires et d 'entrepreneurs est hypothéqué, grevé de dettes. Et pourtant, les Canadiens sont les propriétaires du Canada.

Canada riche, Canadiens pauvres. Pourquoi ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Écoutez la petite explication de cela que je vais vous donner ;

C'est vous, mes amis, qui développez le Canada. Vous tous, les héritiers et travailleurs du Canada. À mesure que vous le développez, le financier l'endette. Comment cela ? Et bien, à mesure que vous travaillez, le banquier écrit la richesse que vous produisez dans son livre. Et il écrit cette richesse à son actif,à lui le banquier, et à votre passif à vous, le propriétaire du pays. Tout ce qui est produit dans le Canada apparaît dans les livres du banquier comme une dette sur le dos des Canadiens et en faveur des banquiers.

Vous faites de la richesse ; vous enrichissez le pays qui est à vous. Cette richesse devrait être inscrite dans des livres de finance comme un actif pour vous, n'est-ce pas, puisque c'est vous qui la faites. C'est exactement le contraire qui se pratique. Le banquier vous prête de l'argent pour produire ou il en prête à votre patron. Et en vous prêtant, le banquier dit ; " Je fais l'argent. Je suis propriétaire de l'argent que je fais. Je vous prête cet argent pour produire des richesses. Je vous endette. Cet argent que je fais est mon actif et c'est votre passif. "Voilà comment parle le banquier et il continue ; " Cet argent est à mon crédit et à votre débit. Pour me rembourser, vous me donnerez vos richesses. De cette façon, les richesses que vous produisez sont les miennes. Voyez-vous comment je deviens propriétaire de votre pays ? Moi, le banquier, parce que je fais l'argent. "

Un jeu de comptabilité tout simplement mais de comptabilité frauduleuse. C'est un vol, c'est une injustice, c'est malhonnête. Votre travail, vos richesses mes amis, c'est à votre crédit que le système financier devrait les compter à votre actif ; ainsi les Canadiens seraient riches. Le banquier d'aujourd'hui compte les richesses des Canadiens à son actif à lui le banquier et en même temps, il endette les Canadiens. Voilà comment le Canada est riche et les Canadiens sont pauvres. Le banquier commence par nous voler notre crédit et par ce moyen il nous vole ensuite nos biens. C'est du banditisme le plus raffiné. Et le banquier retire des dividendes sur ce crédit qu'il vole aux Canadiens,

Les Créditistes veulent changer cette manière de compter la richesse. Et avec le Crédit Social, les dividendes sur les richesses au lieu d'aller aux banquiers iraient aux citoyens.

Est-ce que le Canada continue à s'enrichir ou s'il devient plus pauvre ? Il continue à s'enrichir. Ça veut dire des dividendes n'est-ce pas, aux Canadiens ? Voilà la source du dividende réclamé par le Crédit Social. Un dividende social. Les dividendes industriels resteront quand même aux industriels. Mais le dividende du Crédit Social est un dividende social ajouté aux dividendes industriels. Payé par qui ce dividende social ?

Le dividende social sera payé par la société. Il sortira des bureaux du Crédit Social tout comme les dividendes bancaires sortent des bureaux de la banque.

Mais où va-t-on prendre l'argent, où va-t-on le prendre le dividende ? Le dividende c'est de l'argent. L'argent c'est un chiffre, pour compter et pour acheter la vraie richesse. S'il y a richesse, il doit y avoir comptabilité d'argent. S'il y a richesse augmentée, il devrait y avoir argent augmenté, donc dividendes. Où va-t-on prendre le dividende ? C'est un chiffre qui comptera la richesse augmentée, l'augmentation sur l'année précédente.

Supposons que la richesse du Canada cette année augmente de trois milliards, il faut trois milliards de piastres de plus en circulation. Où prendra-t-on ces trois milliards de piastres ?

Les bureaux du Crédit Social les fabriqueront. Mais comment va se distribuer le dividende à tout le monde ? Monsieur, Madame, vous aurez un compte du bureau du Crédit Social, votre nom sera inscrit à ce bureau et le nom de chaque membre de votre famille. Le premier jour de chaque mois, par exemple, vous recevrez chacun un dividende de $50 selon l'augmentation de richesses du pays. Cet argent apparaîtra dans votre livre de compte tout comme les intérêts apparaissent dans votre livre de banque.

C'est bien simple. Et puis ensuite qu'est-ce qui se passera ? Vous achèterez, si vous voulez, les produits qui s'offrent à vous dans les magasins. Mais dis-donc, si on donne un dividende à tout le monde, le pays va bien tomber en banqueroute ! Voyons, ne croyez-vous pas qu'il y ait des produits pour tout répondre à cela dans le Canada ? Si tout le monde reçoit un dividende $50 chaque mois, est-ce que les producteurs vont être capables de nous fournir des produits pour $50 de plus par mois à chacun ? Je le crois et vous le croyez vous aussi. Alors, qui va tomber en banqueroute ? Vous achetez, le marchand vend, le producteur produit, l'ouvrier travaille. Où est la banqueroute là dedans ? Mais les taxes ? Les taxes n'ont rien à voir avec le dividende. Le dividende c'est de l'argent nouveau pour acheter le surplus de produits. Ce ne sont pas les taxes qui vont alimenter le dividende.

Ce qui alimentera le dividende, c'est l'augmentation de richesses dans le pays. Est-ce que le pays s'enrichit ? Oui. Et bien, il fait des dividendes le pays. Il fait des dividendes produits. Le Crédit Social fera, lui, des dividendes piastres pour acheter les dividendes produits.

Où va-t-on prendre l'argent est une question qui ne se pose pas quand on sait que l'argent n'est qu'un chiffre pour représenter les richesses véritables.

Comme ça, c'est merveilleux le Crédit Social. Sûrement que c'est merveilleux ! C'est aussi merveilleux que le grand progrès de la science moderne. Mais il nous faut le Crédit Social tout de suite ! Parce que le Crédit Social va régler tous nos problèmes financiers. Comme l'automobile la radio et l'avion règlent nos problèmes de transport.

Comment faire pour obtenir le Crédit Social ? Commencer par se convaincre soi-même qu'il nous le faut. Et puis le demander. Le réclamer de nos gouvernements par toutes sortes de pétitions, de lettres, de téléphones, de télégrammes, de délégations, de visites, de requêtes. Est-ce que le Mouvement du Crédit Social organise toutes ces pétitions là ?

Oui, mais surtout, le Mouvement du Crédit Social, il ne travaille pas comme les autres. Il présente des demandes collectives de tout le groupe, entendu. Mais surtout il fait travailler chaque membre du Crédit Social. Le Crédit Social et chacun est un groupe à lui tout seul. Chaque Créditiste fait à lui tout seul ce que tout un groupe peut faire collectivement. Envoyer une lettre par exemple. Le secrétaire du groupe peut écrire une lettre au nom de tous les membres mais dans le Crédit Social, non seulement le secrétaire mais chaque membre écrit lui-même une lettre, chaque membre fait un téléphone, deux, dix téléphones à lui tout seul.

N'attendons pas que les autres commencent. Commençons nous-mêmes. Ce sont les Créditistes, par cette méthode là qui ont gagné les pensions de vieillesse sans enquêtes ; Sans enquêtes ; les Créditistes étaient les seuls à demander sans enquêtes. Et il faut répéter les demandes, tant qu'on n'a pas obtenu ce qu'on veut.

Le journal Vers Demain explique le Crédit Social et il donne les méthodes pour y arriver. Vous allez le lire le journal Vers Demain ? Pour le lire, il faut vous abonner ; il faut le recevoir. Voilà un journal qui, bientôt, rentrera dans toutes les maisons du pays. Le journal le plus intéressant et le plus utile pour tout le monde. Abonnez-vous donc mes amis, si vous n'y êtes pas déjà abonné. N'y manquez pas et tout de suite, ça presse. Vous n'avez qu'à envoyer $5 et vous recevrez le journal 2 ans et demi durant. Ce n'est que $2 par année mais envoyer $5, c'est plus fructueux pour tout le monde. Abonnez d'autres personnes. Sollicitez vous même de l'abonnement autour de vous. Tout le monde se fait apôtre du Crédit Social. En répandant le journal Vers Demain, Vers Demain dans toutes les maisons ; C'est le mot d'ordre. Aidez-nous à mettre le Crédit Social dans toutes les têtes par Vers Demain dans toutes les maisons.

Gilberte Côté-Mercier