Communisme secret au Canada (suite)

Gilberte Côté-Mercier le vendredi, 01 novembre 1963. Dans Conspiration

Deuxième partie

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Mes amis,

Gilberte Côté-MercierL'autre jour, nous vous avons parlé d'un petit fascicule écrit par un saint prêtre sur le communisme secret au Canada. Nous vous avons donné des notes prises dans le petit fascicule. Aujourd'hui nous vous donnons d'autres notes, la suite, qui apparut dans Vers Demain numéro du 1er janvier 1963.

Ce prêtre parle des cellules communistes ; il existe, dit-il, des cellules communistes au Canada, dans toutes les grandes villes. Dans certains quartiers de Montréal elles sont bien constituées. Des gens honorablement placés dans la vie civile en font partie mais ils ne veulent pas que le public le sache. L'Organisation veille au secret et s'il le faut, elle sait recourir aux grands moyens pour réduire au silence des personnes qui, avec des documents en main, osent faire des révélations compromettantes pour ses affiliés des cellules communistes.

L'auteur, le prêtre, raconte à ce sujet le fait suivant :

L'Abbé Chenevert, curé de la Rivière Salée à la Martinique et mon grand ami, avait déniché d'importants renseignements sur le communisme secret au Canada. Un communiste converti les lui avait fournis, ces renseignements. Il possédait même des films fort intéressants montrant des rencontres et des réunions de notables canadiens avec des chefs communistes. Monsieur Chenevert avait montré un de ces films en 1950 devant une centaine de personnes dans une salle des pompiers à Ville Lasalle. Les personnes présentes étaient surtout des éducateurs, des prêtres, des personnalités de Verdun et de Ville Lasalle.

Il donna les noms et les adresses des personnes qui paraissaient dans le film ; des personnages de Verdun et de Ville Lasalle. Il indiqua les dates des réunions communistes auxquels ces personnages avaient ainsi pris part. L'Abbé Chenevert promit, pour plus tard, d'autres films qui montreraient d'autres personnalités de Verdun et Ville Lasalle en réunion avec des membres du Parti communiste.

Cette deuxième projection n'eut pas lieu et l'on va voir pourquoi :

Monsieur le Curé Chenevert avait amassé une formidable documentation sur le communisme secret à Montréal. Il savait et il l'avait dit à la séance rappelée ci-dessus que son anti-communisme pouvait lui coûter la vie. Or il y a quelques années, je le lu dans un journal qu'il était mort en mer. La nouvelle rapportait que se trouvant sur le pont du navire pendant une tempête avec deux amis, il avait été emporté par une vague.

Des questions se posent : Comment expliquer qu'on peut se trouver sur le pont d'un paquebot lorsqu'il sévit une tempête assez forte pour que ce pont soi balayé par les vagues ? Comment un homme doué d'une extraordinaire présence d'esprit comme l'était l'Abbé Chenevert ait pu ne pas voir venir une vague assez forte pour balayer le pont du paquebot ? Comment un homme aussi solide que lui ait pu ne pas s'accrocher au bastingage comme parait-il ses deux compagnons l'ont fait ? Comment ses deux compagnons n'ont-ils pas été emportés comme lui qui était si peu emportable ? Comment se trouvant à côté de lui n'ont-ils pas pu le retenir alors qu'eux étaient assez forts pour n'être pas emportés par la vague ?

Du reste, la Gendarmerie Royale canadienne dit publiquement son opinion : L'Abbé Chenevert a été liquidé par les communistes.

La conséquence de cela, c'est que le communisme secret de Montréal n'a pas été démasqué et a pu continuer à se fortifier sous les yeux de tout un peuple qui ne croit pas au danger communiste dont son attention est du reste détourné adroitement et continuellement.

Il nous vient des immigrants de l'Europe Centrale. Il y en a parmi eux qui fuient le communisme de leur pays. Mais il y en a aussi qui sont des communistes convaincus et qui propagent leur idéologie une fois arrivés au Canada. Les immigrants communistes, dit le saint prêtre dans son fascicule, sont ceux dont les papiers sont le plus en règle et qui sont le plus qualifiés pour toutes sortes d'emplois.

Nous tenons aussi d'une autre source que des communistes se sont infiltrés et ont accédé à des postes d'influence dans des centres d'accueil établis ici même sous tutelle ecclésiastique. Renseignée par des filières communistes, ils favorisent le placement d'immigrants communistes et ils forcent ceux qui ont fuit le communisme soit à la misère du chômage, soit à retourner dans leur pays où la police du Régime met vite la main sur eux.

Après l'affaire de Hongrie, des communistes ont profité de la porte généreusement ouverte pour se présenter comme fugitifs alors qu'ils venaient pour un dessein communiste. C'est une source de confusion qui engendre naturellement de la défiance et à cause de cette défiance, il arrive que des immigrants bien intentionnés sont mal accueillis des Canadiens. Rebutés et souffrant de misère, ils se tournent vers le communisme.

Il devient difficile de s'y reconnaître d'autant plus que des communistes qui se disent convertis ne le sont pas du tout. Leur prétendue conversion leur ouvre des milieux où ils font œuvre d'espionnage et de perversion. Ces faux convertis sont les communistes les plus dangereux, dit notre auteur le saint prêtre. Au sujet des étrangers venus chez-nous l'auteur écrit encore :

J'ai su par un homme d'Europe Centrale qui comprend tous les langages de ces pays, que bon nombre de ces étrangers sont communistes. Je les entends parler, disait-il, partout. Dans les rues, les parcs,les autobus. Cet homme d'Europe Centrale s'est trouvé un jour dans une rue de Montréal nez à nez avec l'officier soviétique qu'il avait condamné à mort en Russie. Cet officier était du reste connu et surveillé par la Police Montée. Je suppose à vrai dire que bon nombre de communistes européens, une fois pourvus d'un bon emploi en Amérique du Nord, adoptent une mentalité capitaliste mais sûrement pas tous.

L'auteur, le prêtre, cite plusieurs propositions hérétiques qui ont court et qui, dit-il, jettent le trouble dans beaucoup d'âmes et jusque dans les communautés religieuses ; celles-ci, par exemple : le damné est satisfait de son sort parce qu'il sait qu'il accomplit ce que Dieu attendait de lui. L'enfer existe, dit-on mais il se peut que personne n'y aille. Si je fais une bonne action c'est que Dieu m'en donne la grâce et me rend incapable de résister à la grâce mais si je fais une action mauvaise c'est que Dieu ne me donne pas la grâce d'être fidèle à la grâce. On ne peut alors s'empêcher de pécher et si Dieu punit le péché Il est injuste et cruel.

Voilà des hérésies que l'on propage.

N'allons pas croire, dit le prêtre, que ces erreurs sont enseignés seulement dans les pays hérétiques ou schismatiques. Tout cela a été enseigné dernièrement dans une de nos universités catholiques par un prêtre communiste ou communisant, il ajoute : et ce qui se passe dans telles écoles normales pour instituteurs laïques, faites une enquête.

Le communisme, c'est encore le prêtre qui parle, le communisme est à l'œuvre au Canada dans tous les quartiers des villes principales et dans toutes les classes de la société y compris les intellectuels et les professionnels, les industriels et les commerçants. Des gens entourés de considération et même classés comme catholiques sont communistes sans parler des cellules communistes dont j'ai l'adresse, il en existe partout, spécialement là où se trouvent des groupes de néo-canadiens. Et que dire de ces néo-canadiens qui se construisent de riches maisons et en tirent de gros loyers pendant qu'eux-mêmes vivent assez pauvrement ailleurs.

C'est peut-être dû à leur esprit d'économie toutefois il est avéré que les propagandistes sont bien payées par Moscou. Et que penser d'une université catholique où on enseigne ex professo que l'homosexualité est une chose normale mais que notre mentalité n'est pas assez ouverte pour le comprendre. Et quand après cela, les autorités de plusieurs universités organisent, imposent des cours sur Gide alors que Gide n'a aucun titre à être préféré à bon nombre d'autres écrivains français, pas plus pour son style que pour sa pensée. Son originalité étant simplement d'être un professeur d'homosexualité qu'il enseigne avec une efficacité surprenante, irrésistible pour ceux qui n'ont pas une foi et une volonté solides.

Et quand on sait, d'autre part, qu'un peuple d'homosexuels est perdu et que penser de la distribution gratuite du journal communiste Combat aux étudiants de l'université ? On sait que Combat écrivait récemment ceci :

Une des choses qui presse actuellement c'est de sortir à tout prix des écoles les religieux enseignants.

Les autorités religieuses sont-elles responsables ? Je ne le crois pas. Elles sont circonvenues, trompées adroitement, débordées. De plus, on les fait chanter : si vous ne vous taisez pas, nous allons révéler telle chose, leur dit-on. C'est le prêtre qui parle, mes amis. Tout cela, que je pourrais développer indéfiniment, finira quand les Canadiens se décideront à agir comme des hommes. Il y faudra énergie, méthodes prudentes, sacrifices, persévérance. Y aura-t-il que les communistes à avoir des hommes de dynamisme et de générosité ?

En mai 1961, dans un grand banquet, devant un grand nombre de convives ecclésiastiques et séculiers, une des hautes notabilités de la province a annoncé qu'elle venait, après la Conférence d'Oslo, de recevoir une lettre d'un ambassadeur qui disait comme conclusion de cette conférence, :

L'Occident est liquidée. Moscou est maître du monde.

Cette opinion défaitiste est partagée par bon nombre de gens dans les différentes classes de la société et elle commande leur attitude. Ils ne se montrent pas hostiles au communisme, espérant qu'en agissant ainsi ils ne seront pas ou pas trop inquiétés si les communistes arrivent au pouvoir.

On dit : c'est le courant de l'Histoire. Ils croient que laisser avancer le communisme c'est le moyen de sauver ce qui peut être sauvé. C'est une erreur, maintes expériences l'ont prouvé ; ils seront liquidés eux aussi comme les autres. Les plus lâches les plus Judas seront liquidés, peut-être les premiers. C'est le contraire qu'il faut faire : il faut surveiller toutes les avenues. Du reste il n'est pas du tout certain que le communisme va triompher. Ce n'est même pas probable. Il va triompher si les chrétiens continuent d'être lâches, d'être des poules mouillées. Il ne va pas triompher si les chrétiens vivent vraiment leur vie chrétienne, organisent la lutte en faisant le dur travail et les gros sacrifices nécessaires.

C'est le petit nombre qui triomphe quand il est avec Dieu.

Voilà ce qu'a écrit le prêtre dont je vous ai parlé et cela a été reproduit dans le journal Vers Demain. Il y en a mes amis des informations intéressantes, importantes dans le journal Vers Demain. Voilà pourquoi toutes les familles devraient le recevoir. Je vous invite à vous y abonner si vous ne l'êtes pas déjà.

Gilberte Côté-Mercier