

liquidation pour satisfaire les exigences des banques.
C’est normal, direz-vous. Mais attendez. Les banques
prêtent de l’argent basé sur les actifs de la commu-
nauté. Ces actifs ont été créés par les efforts collectifs
de la communauté. Ils ont été créés par les ressources
des individus entreprenants, les cadres qualifiés, et la
gestion audacieuse, dans la production d’articles ou de
services pour satisfaire un besoin public.
En d’autres termes, les banques ne font que
créer – d’un trait de plume - un crédit financier
basé sur le crédit réel créé par les opérations
conjointes des producteurs et des consom-
mateurs. Le peuple
fait tout le travail et
prend tous les ris-
ques. La banque ne
fait rien – rien pour
créer les actifs – et
ne court aucun ris-
que avec le crédit
qu’elle prête.
Le crédit réel peut
être défini comme étant
la foi ou la confiance
(credo, je crois) qu’une
communauté libre a la
connaissance, l’énergie
et la capacité de coopé-
rer pour satisfaire ses
besoins. C’est sa capa-
cité d’agir en associa-
tion, et le produit final
est la somme totale du crédit réel de la communauté.
Nous voyons donc que le véritable crédit d’une na-
tion est créé par le peuple à travers ses énergies abon-
dantes et multiples – ce que les manuels économiques
désignent comme «l’accroissement dû à l’association».
Le crédit financier d’une nation devrait être un
reflet raisonnablement correct de son crédit réel.
Puisque l’argent est simplement un système de cou-
pons ou jetons commode pour permettre aux gens
d’acheter des biens et des services, il devrait être
délivré au même rythme que les biens et services
sont produits, ni plus ni moins.
Un intrus dans le système
Mais ce qui est encore plus important, c’est
ceci: puisque la communauté crée tout crédit réel, la
propriété du crédit financier qui doit refléter le crédit
réel – les biens et services – appartient également
au peuple. Mais ce n’est pas le cas ! Ce crédit réel
appartient présentement aux banques ! Ou plutôt,
ce sont les banques qui se l’ont approprié.
Les banques sont vraiment des intrus financiers
dans la communauté. Les banques émettent et cancel-
lent des fonds sans tenir compte de la production totale
de biens et services. Elles cancellent arbitrairement le
crédit financier, de façon non scientifique, provoquant
parfois la déflation et les crises économiques.
En poursuivant cette explication, nous verrons
que la propriété du véritable crédit de la commu-
nauté est la grande question qui doit être résolue si
notre pays – et toutes les nations qui opèrent avec
le même système monétaire – espèrent survivre en
tant que démocratie libre ou comme un état esclave.
Aujourd’hui, les banques jouissent d’un monopole
du crédit réel de la société, du crédit social. Elles créent
et cancellent (détruisent) l’argent comme si le crédit réel
(la capacité de production du pays) avait été créé par el-
les, alors qu’en réalité,
elles n’ont pas levé un
petit doigt pour contri-
buer à cette production.
Mais en usurpant
la prérogative sou-
veraine de la nation
d’émettre sa monnaie
(et pas seulement le
papier monnaie et les
pièces métalliques, qui
représentent
moins
que 5 pour cent de tout
l’argent en circulation),
les banques ont établi
un puissant monopole
du crédit par lequel
elles exercent le plus
grand pouvoir sans
aucune responsabilité.
Ce monopole du crédit par les banques n’est pas
nouveau. Cela dure depuis plus de 100 ans, et pendant
ce temps, les banques ont consolidé leur position pour
établir un pouvoir presque inattaquable.
Un pouvoir de vie et de mort
Ce monopole perçoit des intérêts sur cette création
de crédit et, lorsque le prêt est remboursé, la dette et
l’argent utilisés pour le paiement de la dette sont auto-
matiquement cancellés, annulés. (Leur annulation, bien
sûr, ne s’applique pas à l’argent comptant ou ayant
cours légal utilisé dans le remboursement du prêt de la
banque, mais ce type d’argent ne représente habituel-
lement qu’un très faible pourcentage des transactions
bancaires.)
Les banques ont le pouvoir d’exiger le rembourse-
ment d’un prêt en partie ou en totalité à tout moment,
selon leur bon vouloir. Le sort des entreprises et des
particuliers – et des gouvernements – est entièrement à
leur merci. Leur pouvoir est immense, tant dans la créa-
tion et l’octroi de prêts, que dans leur rappel arbitraire,
avec ou sans préavis ! Les banques accordent et les
banques reprennent. Elles détiennent un pouvoir de vie
et de mort sur toute l’économie.
Comme pratiquement tout l’argent est émis sous
forme de dette, il s’ensuit que toutes les formes de taxes
doivent augmenter, inévitablement, mathématiquement,
pour essayer de rembourser capital et intérêts. Et à me-
sure que la fiscalité augmente, la sécurité individuelle
diminue.
C’est l’ironie la plus tragique de notre civilisation
d’aujourd’hui que, bien que l’homme ait résolu le vieux
problème de la misère et de la rareté des biens, bien que
son génie inventif ait donné au monde un âge d’abon-
dance, nous sommes devenus individuellement plus en-
chaînés de dettes. Le progrès a été acheté par la servi-
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi les plus
beaux bâtiments d’une grande ville sont toujours ses
banques? La réponse: ces édifices ne leur coûtent réel-
lement rien, les banques ne font simplement qu’honorer
leurs propres chèques ! Voici comment Colin Barclay-
Smith l’explique dans son livre:
Nous avons expliqué précédemment que pratique-
ment tout l’argent en circulation est créé sous forme de
dette envers les banques. Le seul argent qui ne vient
pas au monde comme une dette envers les banques
est l’argent que les banques
utilisent dans leurs propres
achats. Tout l’argent qu’une
banque dépense en son pro-
pre nom – que ce soit le paie-
ment des salaires de ses em-
ployés, l’achat d’un chantier
de construction, d’un immeu-
ble, d’actions, d’imprimerie,
de publicité, de papeterie,
etc. – met de l’argent en cir-
culation sans dette.
Parlons d’abord du fait
que les banques achètent
des propriétés ou des titres
par le simple processus
d’honorer leurs propres chè-
ques. Prenons le cas d’une
propriété ou d’un établisse-
ment bancaire. Tout d’abord,
la banque tire un chèque sur
elle-même. Ce chèque est
versé dans le compte d’une
autre personne - probable-
ment à une autre banque.
Ainsi, les dépôts bancaires sont augmentés.
De la même manière, une banque peut acheter des
actions ou des titres du gouvernement. Ceux-ci seraient
payés par un chèque tiré sur la banque et en temps
opportun le montant du chèque et l’achat sont placés
au débit et crédit du compte des valeurs mobilières. On
peut soutenir, bien entendu, qu’une banque paie ses
biens et ses titres sur les bénéfices ou les réserves.
tude fiscale - et cela, tout à fait inutilement. Au lieu d’être
plus libre, l’homme est affligé. Au lieu de bénéficier d’une
meilleure santé avec des heures de travail plus courtes,
de nombreuses maladies, et surtout des maladies du
système nerveux, sont plus répandues que jamais.
La création de l’argent et l’histoire de la dette
est la même partout. Les nations sont en train de
s’embourber dans une crise, causée par une mer de
dettes et d’usure.
v
Colin Barclay-Smith
Les locaux d’une banque ne lui coûtent rien
Mais cette idée est aussi illusoire que la fiction qu’une
banque prête ses dépôts. Ni les bénéfices ni les réser-
ves ne sont affectés par un achat par une banque, parce
que la banque ne se départit absolument d’aucun sou.
La situation est très différente lorsqu’une per-
sonne achète une maison. Le coût de l’achat est dé-
bité sur son compte bancaire. L’individu, bien qu’il
ait acquis un actif, voit son solde à sa banque dimi-
nué dans la mesure de la transaction. Mais dans le
cas de l’achat par la banque de locaux ou de titres,
voire de toute autre chose,
le coût n’est plus qu’une
écriture comptable dans
ses propres livres. Comme
Hawtrey, ancien sous-secré-
taire du Trésor britannique,
a observé dans son livre Art
of Central Banking: «Les
autres prêteurs (autres que
les banques commerciales)
n’ont pas ce pouvoir mysti-
que de créer les moyens de
paiement à partir de rien.»
Vous pouvez objecter que
si la banque «A» a acheté un
local ou édifice et que son
chèque en paiement a été
déposé auprès de la banque
«B», celle-ci pourrait ne pas
coopérer. C’est une possi-
bilité, bien sûr. Mais cela est
rempli par un échange de sol-
des avec d’autres banques. Si
les banques travaillent en har-
monie les unes avec les autres
(comme elles le font), elles peuvent satisfaire leurs pro-
pres besoins et acquérir des actifs, sans aucun coût réel
pour elles-mêmes.
Ce qui précède peut expliquer au lecteur pourquoi
les banques ont été en mesure d’acquérir les édifices
les plus coûteux dans les villes et ériger de tels gratte-
ciels si attrayants. Maintenant nous savons le secret de
cette opulence.
v
Le quartier bancaire de Toronto:
les plus riches édifices du centre-ville
Colin Barclay-Smith
u
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VERS DEMAIN mars-avril 2017
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