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www.versdemain.orgAoût-Septembre 2010
Témoignage d’un prêtre colombien:
R O M E ,
Jeudi 10 juin
2010 (ZENIT.
org) - Nous
p u b l i o n s
c i -dessous
l’histoire ra-
contée par
un prêtre
colombien,
qui a gagné
le concours
«Anecdotes
sacerdota-
les» organi-
sé en mars
dernier par
le
portail
catholic.net.
Sur les 820 histoires parvenues de 78 pays, un
jury de 20 membres issus de 7 pays différents,
a choisi celle du prêtre colombien Manuel Julián
Quiceno Zapata, du diocèse de Carthage (Colom-
bie).
J’ai confessé le « diable »
Mais avant d’entendre sa confession...
Curé d’un petit village, je sortais souvent
dans la rue le dimanche après-midi pour saluer
les gens, leur distribuer un texte de catéchèse,
surtout à ceux qui n’avaient pas l’habitude d’al-
ler à la messe. Dans cette paroisse dédiée à saint
Joseph, beaucoup avaient en effet une autre
coutume qu’ils observaient religieusement: celle
d’aller «boire un coup» dans le café d’en face. Je
savais donc aisément où les trouver.
Un jour, en terminant mon parcours, une
dame vient me voir et me demande si j’ai bien
reconnu le «diable». «Si, si, le diablo est un des
hommes auxquels vous avez dit bonjour; vous lui
avez même donné un de vos textes de catéchè-
se». Mais je ne me souvenais pas avoir vu le «dia-
ble» ni qui que ce soit qui puisse lui ressembler.
Peu après, je devais me rendre au village voi-
sin pour aider un frère prêtre, mais la voiture de
la paroisse était en panne. Alors que je cherchais
qui pouvait m’y amener, l’un des enfants de la
paroisse me dit: «Si vous voulez, padre, j’appelle
le diablo et je lui demande s’il peut vous condui-
re». Pensant qu’il s’agissait d’une plaisanterie,
j’acceptai et je pus donc faire sa connaissance...
Au début, je n’osais pas ouvrir la bouche car
c’était la première fois que je faisais un voyage
en telle compagnie. Je me disais: «Mais de quoi
pourrais-je bien parler avec le diablo?» Au bout
d’un moment, j’entamai quand même le dialo-
gue, mais cela ressemblait plus à un interrogatoi-
re qu’à une conversation. Avant
de sortir de la voiture, sans rien
lui dire, je laissai dans la boîte à
gants un scapulaire de la Vierge
du Carmel.
À partir de ce jour-là, je le
croisais partout. Chaque fois
que je le voyais, je l’invitais à
la messe, mais il me répondait
toujours: «Pas maintenant, un
autre jour, j’ai mes raisons».
Cela faisait longtemps que je
ne l’avais plus revu quand un en-
fant m’arrêta à la porte de l’égli-
se pour me dire que quelqu’un
de gravement malade avait be-
soin de me voir d’urgence. Je
m’empressai d’aller chercher le
nécessaire et de le suivre. Quelle
ne fut pas ma surprise quand,
en arrivant chez ce malade, je
m’aperçus qu’il s’agissait jus-
tement de mon diablo, le pay-
san Ramón. Il ne se souvenait
pas quand ni pourquoi on avait
commencé à l’appeler comme
cela, mais il s’y était fait.
Et il gisait sur son lit, touché
par un terrible cancer en phase
terminale. «Vous vous souvenez
de moi, padre, je suis le diablo.
Mais mon âme, c’est à Dieu que
je veux la donner ! Padre, por fa-
vor, vous me confessez ?»
J’étais déjà en train de pen-
ser que c’était un des plus
«J’ai confessé le diable»
Notre-Dame du Mont Carmel, merci de nous avoir donné
le scapulaire qui nous protège et nous aide à aller au Ciel
beaux moments de ma vie quand je vis entre
ses mains tremblantes un scapulaire : celui
que je lui avais laissé dans le vide-poche de la
voiture. Il voulait l’apporter pour son voyage
dans l’éternité ! Après sa mort, je trouvai aus-
si chez lui une des feuilles de catéchèse que
je distribuais le dimanche après-midi, sur la
confession.
Que Dieu est grand et mystérieux. Il agit dans
le silence et la simplicité et il nous permet aussi
de partager à tous le don dont il nous fait part.
Ce jour-là, le village n’en revenait pas, et moi non
plus: «il a confessé le diablo !»
P. Manuel Julián Quiceno Zapata
«De nos jours, nous dit le catéchisme de
l’Église catholique, dans un monde hostile à la
foi, les familles croyantes sont de premières im-
portances comme foyers de foi vivante et rayon-
nante (NO.1656). Un homme (le père) et une
femme unis pour la vie par le mariage forment
avec leurs enfants une famille qui sera consi-
dérée comme la référence normale (NO.2202).
La famille chrétienne est une communauté de
foi, d’espérance et de charité (NO.2204). Elle
est une communion de personnes, image de
la communion du Père et du Fils dans l’Esprit
Saint; la famille chrétienne est évangélisatrice
et missionnaire (NO.2205). »
La société québécoise a malheureusement
gommé ce noble idéal familial depuis plusieurs
décennies.
Y a-t-il dans nos familles une atmosphère
chrétienne ? Quelle place la Parole de Dieu oc-
cupe-t-elle dans nos maisons ? Quel exemple
le Père donne-t-il à sa progéniture ? Beaucoup
de jeunes sont foudroyés quand ils arrivent au
Secondaire, au Cégep et à l’Université, influen-
cés par des professeurs athées. Ils sont entraî-
nés par une ambiance malsaine où l’ésotérisme
et l’anticléricalisme prennent de plus en plus
de place. Pour contrer cette atmosphère empoi-
sonnée et diabolique, nos enfants ont besoin
d’un père qui se tient debout et qui n’a pas peur
d’afficher ses valeurs de fidélité au Christ et à
l’Église, ce qui, malheureusement est l’excep-
tion aujourd’hui en ce temps de relativisme
où tout est considéré comme banal et nor-
mal.
La vraie paternité, dans le cadre d’un ma-
riage pour la vie entre un homme et une fem-
me, est une grande joie, un grand privilège
et une grande responsabilité. Quand nous
Photo de la semaine d’étude 2009. Des étudiants intéressés
transmettons à nos enfants les richesses de la
religion catholique, nous leur donnons un héri-
tage permanent et sans prix.
Est-ce le cas dans notre Québec en pleine
débandade où le paganisme fait de plus en plus
la loi ?
Paul-André Deschesnes
Transmettons à nos enfants les richesses de la religion catholique