Louis Even de 1885 à 1935

Thérèse Tardif le vendredi, 01 mars 2024. Dans Louis Even, Pèlerins de Saint Michel

Dans le numéro précédent de Vers Demain, dans le cadre du 50e anniversaire de décès de Louis Even, fondateur de la revue Vers Demain, nous avons parlé de l'événement qui avait changé sa vie, alors qu'il avait presque 50 ans, sa rencontre en 1934 avec la solution financière de la Démocratie Économique, ou Crédit Social, de l'ingénieur écossais Clifford Hugh Douglas.

L'article qui suit couvre les 50 ans premières années de  sa vie, et vise à souligner jusqu'à quel point Louis Even a été une figure montrant des qualités extraordinaires dès son jeune âge et tout au cours de sa carrière, provenant lui-même d'une famille exceptionnelle, d'une foi catholique profonde, qui a su inculquer au jeune Louis des valeurs de foi, de don de soi et d'amour de la justice, qui ont fait l'admiration de tous ceux et celles qui l'ont connu, et amené des milliers de personnes à le suivre dans son mouvement pour la libération financière des peuples.

par Thérèse Tardif

Sa naissance

Louis Even est né le 23 mars 1885 à Montfort-sur-Meu, en France, dans le département de l'Ille-et-Vilaine, en Bretagne. Il fut baptisé le lendemain à l'église paroissiale de Montfort-sur-Meu, dédiée alors à saint Jean-Baptiste, mais qui changea de nom pour devenir l'église saint Louis-Marie-Grignion de Montfort, après la canonisation en 1947 de Louis-Marie Grignion (1673-1716), grand apôtre de la Bretagne et de la dévotion à la Vierge Marie, natif lui-même, tout comme Louis Even, de la paroisse de Montfort-sur-Meu. C'est en son honneur que le futur fondateur de Vers Demain reçut le nom de Louis-Marie, et on peut dire qu'il a été un fidèle imitateur de son saint patron dans sa dévotion à Marie, qu'il a su transmettre autour de lui.

De son vivant, saint Louis-Marie Grignon brûlait du désir de venir au Canada, mais le Saint-Père le réserva à la France qui avait alors bien besoin de missionnaires. Deux siècles plus tard, voyant les besoins du Canada, il semble bien que saint Louis-Marie et saint Jean-Baptiste se soient concertés au Ciel, pour envoyer Louis-Marie Even de Montfort en notre pays.

Enfin, en remontant de neuf mois de la date de naissance de Louis Even, on comprend que saint Jean-Baptiste a patronné sa conception, le 23 juin 1884. C'était la vigile de la Saint-Jean, si brillamment fêtée en France et en Nouvelle-France (le Québec d'aujourd'hui). Saint Jean-Baptiste, c'est bien l'un des patrons qui convenaient le mieux à la vocation politique de Louis Even. Comme saint Jean-Baptiste, Louis Even ne craindra pas, au risque de se faire trancher la tête, de dire aux puissants du jour : « Tu n'as pas le droit ».

Famille de saints

Les parents de Louis Even, Pierre Even et Marguerite Vitre, donnèrent naissance à 16 enfants. Quatre sont morts à leur naissance ; les douze autres furent baptisés sous les noms de : Pierre, Aimée-Marie, Marie-Joseph, Marie-Sainte, François, Ernest, Philomène, Émile, Françoise, Louis-Marie, Marie-Louise, et Léon. Louis-Marie était donc le quatorzième enfant de la famille.

Une famille aussi nombreuse était déjà exceptionnelle, mais ce qui est encore plus exceptionnel, c'est que les bons parents surent si bien élever leur famille dans l'amour de Dieu, qu'elle devint une véritable pépinière de saints : sept des enfants sont entrés en religion, dont quatre dans la Compagnie de Marie (fondée par saint Louis-Marie Grignion de Montfort), et les autres sont devenus d'exemplaires pères de famille, à la foi robuste.

Des sept religieux, six furent ravis par le Ciel entre l'âge de 20 à 26 ans. Ils venaient à peine de se consacrer à Dieu par leur profession ou leurs vœux perpétuels que le divin Ravisseur s'emparait de ces roses fraîches pour orner son Paradis de gloire. Voulait-il les protéger de la persécution religieuse qui sévissait en France en 1900, ou les prenait-il en victimes, pour que du haut du Ciel, ils puissent, avec des moyens divins, seconder leur frère Louis dans sa mission spéciale et difficile ?

Au début de la fondation de la Milice de l'Immaculée fondée par saint Maximilien Kolbe, un des premiers membres mourut. Son fondateur s'en réjouit, parce que, dit-il, « il faut que l'un des nôtres soit Là-Haut avec ses forces célestes pour aider au développement de l'Œuvre. »

Louis-Marie Even nourrissait une grande affection pour ses bons parents. Il disait avec admiration que sa mère n'endurait pas de péchés dans la maison. Malgré sa bonté, la maman savait user de fermeté pour former les caractères, corriger les défauts. Elle n'hésitait pas à s'emparer d'une petite branche d'osier pour aller reconduire sa petite Marie-Louise, qui était très têtue, et qui ne voulait pas aller à l'école. Aussi Marie-Louise est devenue l'une des six dont nous avons parlé. Elle se fit religieuse de la Sagesse sous le nom de sœur Barthélémy.

La Poulanière

La famille Even grandit sur la ferme de la Poulanière, dans une de ces maisons ancestrales de pierres, composées d'une seule pièce pour la famille, d'un grenier non fini, et de deux pièces pour les animaux. La pièce pour la famille était située entre les deux pièces des animaux. Louis-Marie couchait sous l'escalier qui conduisait au grenier. Il aimait raconter avec humour que, pour s'habiller, il fallait aller se cacher entre deux vaches dans l'appartement des animaux.

Malgré la pauvreté, Louis-Marie n'était pas un enfant morne. Il aimait rire et taquiner ses sœurs. Un jour, il jouait avec son petit frère Léon près de sa sœur Philomène qui tricotait. Il se permit de cacher une des broches de la tricoteuse. Philomène, tout en peine, se mit à prier saint Antoine de Padoue pour retrouver sa broche à tricoter. Son frère. Louis, le coupable, fit semblant de retrouver la broche et la remit à sa sœur. Tous deux remercièrent saint Antoine, mais Louis-Marie garda toute sa vie un certain remords d'avoir ainsi menti à saint Antoine, pensait-il.

Chez les Frères

Louis-Marie avait onze ans. Un Frère de l'Instruction Chrétienne (congrégation fondée à Ploërmel en 1819 par le vénérable Jean-Marie de La Mennais), en quête de vocation, vint à la Poulanière. Pointant le jeune Louis, il dit au père : « Celui-ci est d'âge pour le juvénat ». Le père acquiesça, et l'enfant quitta le toit paternel définitivement pour n'y revenir qu'une seule fois, à l'âge de 15 ans. C'était pour assister aux derniers jours de sa chère maman, qu'il veilla pendant des nuits avec d'autres membres de la famille, en attendant l'envolée vers le Ciel.

Louis-Marie entra au juvénat de Livré, le 4 août 1896, en la fête de saint Dominique du Rosaire. Il fut particulièrement éprouvé pendant les mois qui suivirent. Le 5 septembre de la même année, 1896, à St-Laurent-sur-Sèvre, mourait, à l'âge de 23 ans, sa sœur Marie-Sainte, religieuse de la Sagesse, sous le nom de Athénaïs de Jésus. Selon les notes de la nièce de Louis Even, sœur Saint-Barthélémy, elle-même religieuse de la Sagesse à St-Laurent, Marie-Sainte était considérée comme la sainte de la famille. Et elle apparut, au moment de sa mort à St-Laurent sur Sèvre, à son père qui revenait de la sainte Messe à Montfort, le dimanche. Elle lui a livré un secret qu'il n'a jamais voulu dévoiler.

Quand nous apprenons que le bon papa, Pierre Even, est décédé en 1897, l'année suivante, on peut facilement imaginer le contenu du secret. La mère devait suivre au Ciel son époux et Marie-Sainte trois ans plus tard en 1900.

Un autre frère de Louis Even, Émile, en religion Frère Barthélémy chez les Montfortains, est lui aussi mort en odeur de sainteté à l'âge de 24 ans, en 1905. Sa sœur Françoise, entrée chez les Augustines (Sœurs Hospitalières de saint Augustin) sous le nom de Sœur Ste-Geneviève, mourut novice, mais fit ses vœux de religieuse à l'hôpital sur son lit de mort.

Louis Even, alors jeune juvéniste, souffrait d'une infirmité dont on ne s'était pas aperçu. Il était sourd. Un jour, le maître, le croyant têtu parce qu'il n'exécutait pas un ordre donné lui administra un solide coup de pied, qui le fit tressaillir. Le pauvre enfant se plaignit de ne pas avoir compris. On se rendit compte alors de sa surdité. Ce qui mit sa vocation en cause, la surdité étant un gros handicap pour un Frère enseignant.

On parlait de le renvoyer. Cela lui fit beaucoup de peine. Mais comme il était très intelligent, studieux et d'une piété exemplaire, on résolut d'entreprendre une neuvaine à l'Enfant-Jésus de Prague pour obtenir sa guérison. La neuvaine terminée, il y eut une amélioration suffisante, et les supérieurs décidèrent de le garder. On comprend maintenant pourquoi Louis Even a conservé toute sa vie une grande dévotion à l'Enfant-Jésus de Prague, se souvenant de la promesse : « Plus tu m'honoreras, plus Je te comblerai ».

Le 2 février 1901, en la fête de la Purification de Marie, Louis-Marie Even entra au noviciat de Ploërmel. Il y reçut le saint habit et le nom de Frère Amaury-Joseph. Il prononça ses premiers vœux le 2 février 1902.

L'exil

Cependant l'orage qui, depuis longtemps déjà, assombrissait en France l'horizon politique, venait d'éclater avec violence, détruisant ou dispersant du même coup toutes les congrégations religieuses. Celles-ci, menacées par la loi Combes du premier juillet 1901, sur le contrat d'association, avaient vu le parlement rejeter en bloc toutes leurs demandes d'association. En 1903, le révérend Frère Abel de l'Instruction Chrétienne recevait notification officielle de la dissolution de l'Institut.

Il était interdit désormais aux Frères d'enseigner et de porter l'habit religieux en France. Ceux qui résistèrent furent chassés, et leurs maisons détruites ou pillées. Pour plusieurs des Frères, ce fut la sécularisation. Le jeune frère de Louis Even, Léon, était aussi à Ploërmel à ce moment. Comme il était très jeune (14 ans), on le renvoya dans sa famille.

Mais pour les plus avancés dans la vie religieuse et les plus fervents qui décidèrent de rester religieux, ce fut l'exil. Voyant venir l'orage avant la débâcle totale, les Frères décidèrent d'envoyer leurs meilleurs sujets en mission.

Louis Even, qui avait une âme d'apôtre, aurait voulu se voir envoyer dans les missions africaines. Mais comme il avait de la facilité à apprendre l'anglais, on le destina aux missions amérindiennes des États-Unis d'Amérique.

Louis Even venait de terminer ses études quand le Père de la Motte, Provincial des Jésuites aux Montagnes Rocheuses, fit une visite à Ploërmel, en août 1902. Il désirait obtenir des Frères pour les écoles des tribus amérindiennes dans le Nord-Ouest des États-Unis. La loi interdisant l'enseignement aux congrégations religieuses venait d'être votée par le Parlement français en juillet. Les Frères, chassés de France, seraient disponibles pour les pays étrangers. Un premier groupe de six volontaires fut formé. Louis Even en était.

Louis Even quitta sa chère France pour l'Amérique en février 1903 (pour n'y revenir que 65 ans plus tard en 1968, pour une courte tournée avec les autres directeurs de Vers Demain.). Il n'avait que 17 ans. Les voyages en bateau étaient pénibles dans le temps, ils duraient près d'un mois. Il n'y avait aucune commodité.

C'est à la Mission des Cœurs l'Alène, De Smet (Idaho) que les Frères perfectionnèrent leur anglais, sous la direction du Père Athuis, jésuite, et terminèrent l'année scolaire 1902-1903. Louis Even avait une mémoire extraordinaire et il aimait les fleurs. Il s'oubliait parfois à cultiver celles-ci au lieu d'étudier la leçon du jour (une page d'un texte par cœur en anglais). Un jour le Père Arthuis arriva pour la leçon, et Louis Even, n'ayant pas encore lu la leçon, parcourut la page du jour, rapidement. Sans tarder, le Père lui demanda de la réciter... Il en débita une partie, puis s'arrêta net, en disant : « Excusez-moi, mon Père, je n'ai pas eu le temps de lire plus loin »... Louis Even fut ensuite désigné comme professeur pour la tribu des Gros Ventres, à la mission de St-Ignace, au Montana), de 1904 à 1906.

Deux faits importants à souligner dans cette étape de la vie de Louis Even, qui démontrent bien l'action de la Providence qui le dirigeait d'une manière merveilleuse : son étude de l'anglais et sa formation de professeur. Pour enseigner aux amérindiens des États-Unis, il lui fallut apprendre l'anglais. Il le maîtrisa si bien qu'il put plus tard comprendre parfaitement les théories économiques de Clifford Hugh Douglas, écrites en des termes d'ingénieur dans un anglais difficile. Étant professeur, il pourra les traduire et les expliquer dans un langage simple et accessible à tous. Ce qui fera dire de lui par un fonctionnaire retraité d'économie-politique de France, en 1978 : « J'ai rencontré beaucoup de professeurs dans ma vie, mais jamais je n'ai rencontré un professeur qui sait expliquer les choses aussi clairement que Louis Even ». Douglas lui-même disait de Louis Even qu'il fut un des rares qui l'ait parfaitement compris.

Au Canada

Louis Even — alors Frère Amaury-Joseph — est arrivé au Canada le 24 juin 1906, jour de la saint Jean-Baptiste, fête patronale des Canadiens français. En août 1906, Frère Amaury-Joseph reçut son obédience comme professeur à Grand'Mère. De 1907 à 1911, il enseigna à Montréal, à l'école St-François, dans la paroisse de l'Immaculée Conception, rue Rachel.

Cependant, sa surdité s'accentua en ces années, et pas d'appareil auditif pour l'aider. Impossible pour lui désormais de pouvoir diriger des élèves. Ce fut une très grande épreuve, lui qui avait tant de plaisir à développer l'intelligence des enfants et à leur inculquer les bons principes et sa grande dévotion à Marie. Il fallut bien se résigner, sa carrière de professeur s'éteignait tristement. Mais la Volonté de Dieu s'exprimait ainsi.

Il fut ramené à la maison-mère des Frères de l'Instruction chrétienne à Laprairie, et en septembre 1911, on lui confia l'imprimerie... Les supérieurs ne pouvaient tout de même pas savoir qu'il devait devenir l'illustre éditeur et rédacteur de Vers Demain, et que cet apprentissage du métier lui servirait hautement.

Il monte une imprimerie

Les notes qui suivent sont du Frère Pacôme, qui fut comptable à l'imprimerie du temps de Louis Even. Son frère de sang, le bon Frère Clément-Marie était le grand collaborateur de Louis Even à l'imprimerie. Frère Clément est décédé en novembre 1979. Il est resté en relation épistolaire avec Louis Even jusqu'à la mort de ce dernier. Mais écoutons le Frère Pacôme :

« Arrivé ici à Laprairie, il fut mis à l'imprimerie. Nous avions une imprimerie tout à fait primaire. La composition se faisait lettre par lettre avec des pinces. On composait les lignes, on composait les pages à la main, lettre par lettre. Et c'est là que monsieur Even et mon frère, le Frère Clément, ont travaillé ensemble longtemps.

« Monsieur Even était très intelligent, très brillant. Il a insisté auprès des supérieurs pour qu'on achète une linotype. C'est un gros instrument, très compliqué, surtout à ce moment-là où on n'avait aucune notion de ces machines. Monsieur Even s'est appliqué, je puis le dire, jour et nuit, à apprendre à manipuler l'instrument, puis à composer. Sur les entrefaites, nous avons eu un gros contrat d'impression, tous les livres d'anglais, qui devaient servir à toutes les écoles de la province, La classe en anglais. C'est un autre Frère, qui était procureur, le Frère Henri, qui avait composé cette méthode-là, et elle a été approuvée à Québec, par le Conseil de l'Instruction Publique dans le temps.

« C'est monsieur Even qui a travaillé, je vous assure qu'il travaillait jour et nuit  à composer ces livres d'anglais, et à les imprimer après, avec des presses très primitives. Ce fut un travail extraordinaire qui lui a demandé de la résistance, et de l'intelligence pour comprendre le fonctionnement de la machine et pour mettre cet ouvrage-là sur le marché... Je vous disais qu'il avait une intelligence extraordinaire, parce que pour pouvoir se débrouiller dans son travail, il a appris tout seul avec des livres, sans aucun professeur, il savait déjà l'anglais, il a appris le latin et l'allemand ici, en travaillant jour et nuit.

Sa surdité lui servait de cloître   — et aussi par les différents postes qu'il a occupés, la mission pour laquelle Dieu l'a si bien préparé. Il a été relevé de ses vœux par Rome le 20 novembre 1920 et il sortit de communauté le 24 novembre. C'était indiscutablement le plan de Dieu. Nous discernons bien dans le cheminement de sa vie, que dans le plan de Dieu, son entrée chez les Frères n'était pas la vocation définitive, mais la préparation à la fondation d'une grande Œuvre pour « Bâtir le Royaume de l'Immaculée ». N'est-ce pas ce qui est arrivé à la très sainte Vierge elle-même, qui s'étant consacrée au Temple, dut le quitter pour accomplir la plus sublime des missions : celle de devenir la Mère de Dieu ? Dieu forme Ses saints selon la mission qu'ils ont à accomplir. De Louis Even, il fit un super-apôtre de la justice.

Pour accomplir sa mission, Louis Even dut travailler avec les ouvriers, c'est ce qu'il fit en s'engageant à l'imprimerie de Garden City Press, à Sainte-Anne de Bellevue, à l'ouest de Montréal. L'année suivante, le 10 décembre 1921, il épousa, à Montréal, Laura Leblanc (décédée le 5 décembre 1962, à l'âge de 87 ans). Ils eurent quatre enfants : un garçon, François, devenu avocat (décédé en 2006, à l'âge de 83 ans), et trois filles, toutes devenues institutrices : Gemma (décédée en 2017, à l'âge de 92 ans), Agnès (décédée en 2020, à l'âge de 93 ans), et Rose-Marie (décédée en 2014, à l'âge de 84 ans).

Comme toutes les familles du pays, Louis Even, alors en charge, avec son épouse, d'une famille de quatre enfants, dut faire face à la crise économique de 1929 à 1939. Cependant, quelques années après la mort de son père, François Even déclarera aux journalistes que ses sœurs et lui-même n'avaient jamais manqué de rien (ayant tous eu par exemple accès à des études supérieures, lui-même devenant avocat, et ses trois sœurs, institutrices).

                            Thérèse Tardif

Comme on l'a vu dans le numéro précédent de Vers Demain, c'est en tant qu'employé de James John Harpell à l'imprimerie de Garden City Press que Louis Even découvrit en 1934 la solution, non seulement à la crise économique des années 30, mais aussi aux problèmes financiers actuels de toutes les familles et tous les gouvernements, à la lecture des écrits de l'ingénieur écossais Clifford Hugh Douglas, et fonda quelques années plus tard le journal Vers Demain, pour faire connaître cette solution.

Dans le prochain numéro, nous expliquerons pourquoi Louis Even a choisi la méthode de l'éducation du peuple plutôt que celle des élections, pour faire avancer l'application de cette réforme économique.

                                                                        A.P.

Thérèse Tardif

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