Discours de Mgr Marie-Daniel Dadiet

le jeudi, 01 octobre 2009. Dans Témoignages

Mettre sur pied, autour de notre Père, le Cardinal Bernard Agré, une organisation qui nous permettra de faire connaître le Crédit Social

Discours de Mgr Marie-Daniel Dadiet, dimanche du congrès, 6 septembre 2009:

Cher père cardinal Agré, archevêque émérite d’Abidjan en Côte d’Ivoire, Excellences nos seigneurs les archevêques, mademoiselle la directrice générale de l’Institut Louis Even et ses collaborateurs, révérends pères, honorables membres, amis et bienfaiteurs de l’Institut Louis Even, cher Marcel Lefebvre, chers congressistes, frères et sœurs.

Je voudrais, avant de vous livrer mes impressions sur ce que je viens de vivre dans ce prestigieux cadre des Pèlerins de saint Michel, vous lire un petit extrait de l’encyclique «Dieu est amour» (Deus caritas est) du Pape Benoît XVI: «L’Église est la famille de Dieu dans le monde. Dans cette famille, personne ne doit souffrir par manque du nécessaire... Le but d’un ordre social juste consiste à garantir à chacun, dans le respect du principe de subsidiarité, sa part du bien commun.»

Je voudrais, frères et sœurs et chers amis, traduire toute ma gratitude à Son Éminence le cardinal Bernard Agré, archevêque émérite d’Abidjan, qui est un grand ami des Pèlerins de saint Michel. Si je dis merci au Cardinal, c’est parce qu’il m’a fait découvrir les Pèlerins de saint Michel, il m’a fait découvrir le Crédit Social.

Et cela ne m’étonne pas de notre père Cardinal; je le côtoie depuis 1976 — j’étais à l’époque grand séminariste et lui évêque de Man, à l’ouest de la Côte d’Ivoire — mais déjà dans l’Église de Côte d’Ivoire, et au niveau de l’Église universelle, il occupait de lourdes responsabilités: il était chargé alors de la commission épiscopale des moyens de communication sociale en Côte d’Ivoire, et au Vatican aussi… Et à chaque fois que le Cardinal écrivait un article à ses diocésains, ou aux jeunes de son diocèse à Man, j’avais une copie, et comme un fils, je suis resté attaché à ce père, jusqu’à ce qu’il vienne à Abidjan où il a été archevêque seize ans durant, ensuite Cardinal, et j’ai eu l’occasion de travailler à ses côtés quatre ans avant d’être évêque auxiliaire à Korhogo. Je voudrais profiter de l’occasion pour lui renouveler toute ma gratitude.

Mgr Placide Mukendi et Mgr Marie-Daniel Dadiet à Rougemont
De gauche à droite: Alain Pilote, Marcel Lefebvre, Mgr Placide Mukendi, Renaud Laillier, Mgr Marie-Daniel Dadiet, Thérèse Tardif, Florentine Séguin, Marie-Anne Jacques. A genoux: Lucie Parenteau et Manda Rakotomorazoa.

Le Cardinal m’a reçu un jour dans sa résidence privée (à Abidjan), et ce jour-là, il m’a remis les trois bouquins sur le Crédit Social (Sous le Signe de l’Abondance, les 10 leçons, Du régime de dettes à la prospérité). Et le cardinal m’a dit: «Mon fils, tiens, prends ces trois livres, et vas; tu les lis, et tu viens me voir pour en discuter.»

Comme chez nous, en Côte d’Ivoire, nous avons l’habitude de dire, «Tout ce que Dieu fait est bon.» Jusqu’à ce congrès, je n’ai pas pu rencontrer le Cardinal pour qu’on puisse parler des trois bouquins. Dieu a voulu que je vienne à ce congrès pour que je voie de mes propres yeux, pour que j’entende personnellement, et qu’au retour à Abidjan, nous puissions nous asseoir pour faire le bilan de ce congrès et voir comment annoncer et diffuser le Crédit Social en Côte d’Ivoire. Merci Éminence pour cette invitation.

Ma gratitude (va aussi) à la direction générale de l’Institut Louis Even et à sa directrice générale, Thérèse Tardif; ma gratitude à la grande famille des Pèlerins de saint Michel. J’ai admiré votre patience, j’ai admiré votre courage, parce que pour moi, il n’était pas évident que je sois à ce congrès — il y a eu trop d’activités, et si Mlle Tardif ou M. Lefebvre se rappellent, le billet d’avion a été défait trois fois, parce qu’il y a eu en Côte d’Ivoire les ordinations de trois évêques (à la fin août), et sur les trois, il y en a un qui était de ma province ecclésiastique, et c’est moi qui devait l’introniser. Il ne fallait pas être absent. Donc, il fallait changer les dates (de mon billet). Et avant de venir, on m’a encore dit (mais je vais taire le nom de la personne): «Alors tu t’en vas, mais là on a besoin de toi, parce qu’il y a des dossiers qui nécessitent ta présence… alors comment on va faire ça ?» J’ai dit: «J’ai donné ma parole, il n’est pas question de dire que je ne vais pas au congrès (des Pèlerins de saint Michel). Je vais au congrès pour la première fois, laissez-moi me reposer, voilà.» Merci à la direction générale pour cette invitation.

Merci pour la façon dont vous avez organisé ce congrès, parce que, même en venant, j’avais déjà des appréhensions: est-ce un congrès où on va courir, on ne va pas se reposer, où l’on va se lever à cinq heures du matin et revenir à vingt-trois heures — comme ça se passe ailleurs, on va manger à des heures impossibles, ou bien quand on est en retard, on n’a rien à manger… Vous voyez. Mais je me suis rendu compte que les organisateurs ont bien planifié les choses, et je me retrouve dans ce congrès, je ne suis pas stressé, je dors correctement — et quand on dort correctement, on travaille bien ! Alors, mademoiselle la directrice, merci pour la parfaite organisation, merci pour la grande planification, et chaque année, si vous m’invitez, je viendrai !

Je voudrais vous remercier pour l’invitation, mais aussi pour l’accueil, pour le partage. M. Louis Even vous a laissé un héritage, et vous êtes en train de gérer comme il le faut cet héritage, grâce à votre foi, grâce à votre intelligence, grâce à l’amour que vous avez et pour Dieu et pour le prochain. C’est la première fois que je vois qu’à un congrès, il y a des jeunes, il y a des adultes, il y a des vieux, il y a des vieillards; c’est la première fois, depuis que je suis prêtre et évêque — je vais souvent à Rome et en Afrique pour participer à des congrès — mais c’est rare de voir des adultes et des vieillards, c’est rare de voir des jeunes, et je comprends, car si on voit des jeunes courir toute la journée, alors il ne faut pas inviter des adultes et les parents ! Mais ici, je me retrouve dans une famille où chacun se sent à l’aise, où chacun se sent chez lui. Quand on prend le repas, on dit à l’autre: «Tiens, voilà l’assiette, vas te servir.» Quand on voit un adulte, on est pressé de lui céder la place. Nous qui sommes évêques, dès qu’on voit le cardinal, on est déjà pressé: «Éminence, qu’est-ce qu’on vous apporte ?» Mais c’est ça la famille ! Quand une famille est soudée, quand une famille est unie, on ne sait plus qui est papa, on ne sait plus qui est maman, on ne sait plus qui est petit-fils, qui est petite-fille. Merci pour cet esprit de famille.

Oui, frères et sœurs, pendant une semaine, nous avons étudié le Crédit Social à la lumière de la doctrine sociale de l’Église. Là aussi, je voudrais dire merci à l’animateur principal (M. Alain Pilote). J’ai déjà fait des études sur le Compendium de la Doctrine Sociale de l’Église, mais la façon dont ce congrès a organisé les choses, je vous avoue, j’ai beaucoup appris. Pourquoi? Parce que les choses étaient tellement simples qu’il n’y a pas eu de secrets, il n’y a pas eu de choses compliquées, il n’y a pas eu de grands mots savants en français, latin ou autres langues... Les choses étaient simples, et quand c’est simple, on comprend. Alors, merci pour cela. En une semaine, j’ai appris beaucoup, et il me reste maintenant à monnayer ce que j’ai appris.

Éminence, mademoiselle la directrice générale de l’Institut Louis Even, merci d’avoir invité et honoré ma personne, parce qu’à cette tribune, je représente trois institutions: je représente mon diocèse — je suis Archevêque d’un grand diocèse (Korhogo) dans le nord de la Côte d’Ivoire — au sein de la conférence épiscopale de Côte d’Ivoire, je suis le vice-président (de cette conférence). Et depuis onze ans, je suis aussi le président de la commission épiscopale Justice et Paix. J’aurai des comptes à rendre, j’aurai un bilan à faire à mes diocésains de Korhogo, une fois rentré dans mon diocèse. A la conférence épiscopale, il y aura deux voix: la voix du père (le Cardinal Agré) et la voix du fils (moi-même). Quand le père prendra la parole, le fils va l’appuyer. Et si c’est le fils qui prend la parole le premier, le père pourra l’appuyer. Et soyez sûrs, le Crédit Social, qui est déjà connu en Côte d’Ivoire par une minorité, d’ici trois ans, le Crédit Social sera connu en Côte d’Ivoire (par la majorité), et pour cela, il faut nous faire confiance.

Frères et sœurs, une mission m’est confiée au sortir de ces assises: être missionnaire, être apôtre, et pour les Pèlerins de saint Michel. Oui, si le Cardinal a voulu que je vienne à ce congrès, c’est parce qu’il sait de quoi je suis capable. Il ne m’a pas invité au hasard… Il sait qu’avec son «petit-fils» (spirituel), mon ami l’abbé Patrice Savadogo, l’aumônier de Justice et Paix, et sans oublier les laïcs qui sont venus à ce congrès, Son Éminence pourra compter sur nous pour que le Crédit Social soit connu en Côte d’Ivoire. Mais cependant, pour conclure, chez nous il y a un dicton qui dit: «La nuit porte conseil.» Il nous faut trouver les voies et moyens pour diffuser le Crédit Social, mais aussi pour l’adapter aux réalités de notre pays… Une fois rentrés en Côte d’Ivoire, autour de notre père Cardinal, nous allons nous asseoir, réfléchir, associer Justice et Paix, associer nos amis que nous connaissons pour que nous puissions mettre sur pied une organisation qui nous permettra de faire connaître le Crédit Social. Merci pour l’invitation, merci pour tout, et à très bientôt !

Mgr Marie-Daniel Dadiet

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