Recommandations d’évêques et de cardinaux au Synode sur l'Eucharistie

le dimanche, 01 janvier 2006. Dans Eucharistie

À la Messe, Notre-Seigneur renouvelle son Sacrifice sur la croix

La liturgie doit relever ce sacrifice avec solennité et dignité

Synode 2005

Le thème eucharistique pour la XIe Assemblée Générale Ordinaire, au Synode des évêques du 3 au 23 octobre 2005, était «L’Eucharistie: source et sommet de la vie et de la mission de l’Église». Les paroles suivantes sont tirées de différentes éditions de «L’Osservatore Romano» des mois d’octobre et novembre 2005. Voici des déclarations et recommandations de quelques Pères synodaux:

La violation des normes liturgiques

Mgr Tadeusz Kondrusiewicz
S. Exc. Mgr Tadeusz Kondrussiewicz

Paroles de S.Exc. Mgr Tadeusz Kondrusiewicz, Archevêque de la Mère de Dieu à Moscou (Fédération Russe):

… La violation des normes liturgiques obscurcit la foi et la doctrine de l’Église concernant l’Eucharistie et mène à trahir la règle «Lex orandi — Lex credendi».

L’Eucharistie est au cœur de la foi chrétienne, qui souffre surtout de l’altération de l’Eucharistie. Le Pape Benoît XVI rappelle à la dévotion eucharistique et à l’expression courageuse et claire de la foi en la présence réelle du Seigneur, surtout dans sa solennité et sa dignité. Il est donc nécessaire d’accepter le fait que la Liturgie a un caractère «établi d’en haut et non pas libertaire», qu’elle est, de par son essence, «incorruptible» et que les «signes visibles utilisés par la Liturgie afin de mettre en évidence les réalités divines ont été choisis par le Christ ou par l’Église». Face à la corruption de la vie liturgique, l’approbation d’un nouveau document doctrinal qui mettra l’accent sur l’observance des normes liturgiques est nécessaire.

Le Christ ne doit pas souffrir des abus commis dans la célébration de l’Eucharistie, qui doit toujours être accueillie et vécue par les fidèles comme «sacrum», comme renouvellement mystérieux du Sacrifice du Christ, comme son énergie salvifique qui transforme l’homme et le monde, comme renforcement de la foi et source de moralité.

— S. Exc. Mgr Tadeusz Kondrussiewicz

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Proliférations des célébrations eucharistiques

Cardinal Georges Pell
S. Em. le Cardinal Georges Pell

S.Em. Le Cardinal Georges Pell, Archevêque de Sydney (Australie), a mentionné deux secteurs en déclin en Océanie: «la baisse des vocations sacerdotales», particulièrement «en Australie et en Nouvelle-Zélande et la confusion évidente dans la prolifération des célébrations eucharistiques». Voici une partie de ses recommandations au Synode:

Messes du dimanche irremplaçables

Je demande au Synode de dresser une liste de suggestions et critères pour régler les célébrations eucharistiques, surtout celles du dimanche.

«Liturgie en attente du prêtre» serait mieux que «Liturgie sans prêtres». Il n’existe pas de «liturgie dirigée par les laïcs», parce que les laïcs ne peuvent diriger que les prières dévotionnelles et les para-liturgies…

Les services de Communion et les liturgies de la Parole ne devraient pas remplacer la Messe lorsque les prêtres sont disponibles. Ces substitutions inutiles sont souvent motivées non pas par la faim du Pain de Vie, mais par l’ignorance et la confusion, quand ce n’est pas l’hostilité au ministère sacerdotal et aux sacrements.

Jusqu’à quel point les célébrations régulières des services de Communion, dimanche après dimanche, représentent-ils un développement souhaitable? Ne sont-ils pas plutôt une distorsion, une «protestantisation» qui risque de jeter la confusion même chez ceux qui vont régulièrement à la Messe?

— S. Em. le Cardinal Georges Pell

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Nécessité du Sacrement de Pénitence

Cardinal Janis Pujats
S. Em. le Cardinal Janis Pujats

Dans l’Ossevatore Romano du 8 novembre 2005, nous y trouvons une synthèse des interventions de Son Éminence le Cardinal Janis Pujats, Archevêque de Riga, Lettonie, au Synode des évêques au Vatican, le 12 octobre 2005:

Avant la Communion, il appartient aux prêtres d’inviter les fidèles à la confession individuelle des péchés.

Meilleur endroit pour la confession: le Confessionnal

Le meilleur endroit pour la confession des fidèles est le confessionnal, placé dans l’église et doté d’une grille fixe entre le confesseur et le pénitent. Dans la mesure du possible, les prêtres doivent créer des conditions pour que les fidèles accèdent au sacrement de Pénitence. En effet, si les hommes vivent et meurent dans le péché, tout autre effort pastoral est vain.

Il convient de réserver chaque jour un temps à la confession, selon un horaire préétabli, en particulier avant la Messe. Si nous voulons vraiment renouveler la vie spirituelle du peuple, il ne nous est permis de quitter le confessionnal qu’après que le dernier pénitent a reçu le pardon.

Aux prêtres et aux laïcs qui participent généralement à la Table du Seigneur chaque jour, il faut conseiller la confession individuelle une fois par mois environ. Pour les autres, la confession est nécessaire au moins chaque fois qu’ils accèdent à la Communion.

Le pénitent comme le non-pénitent participe à la communion

En général, il faut éliminer l’abus consistant à accéder à la Communion sans le Sacrement de Pénitence. Par le passé, on avait l’habitude, pendant la Messe d’aller en procession à la Communion. Mais, progressivement, cette pratique a été justement supprimée pour des raisons pastorales. Comme nous le savons, à l’église, le peuple a un comportement collectif. Tous répondent aux paroles du prêtre, tous, assis, écoutent les lectures de la Sainte Écriture, tous se mettent debout pour l’Évangile, tous s’agenouillent au moment de la Consécration et – ce que nous déplorons! – tous se lèvent pour participer à la Communion en procession – et parmi eux le pharisien comme le publicain, le pénitent tout comme le non-pénitent. Les fidèles ont peur de rester en dehors de cette procession, car de cette façon ils s’exposent publiquement comme indignes. Telle est la raison pour laquelle cet abus s’est si vite affirmé.

Que faire? Il faut retrouver l’habitude d’accéder individuellement à la Communion, afin de préserver la liberté de conscience. La Messe est une action commune, mais la Communion doit demeurer individuelle.

— S. Em. le Cardinal Janis Pujats

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Communion sur la langue

Mgr Jan Pawel Lenga
Son Exc. Mgr Jan Pawel Lenga

Il a été question pendant le Synode de la diminution de la foi en la présence réelle de la Sainte Eucharistie et d’un manque de respect envers cet auguste Sacrement. Voici des paroles de Son Excellence Mgr Jan Pawel Lenga, M.J.C., Archevêque de Karaganda, Kazakhstan:

«Je me réfère aux numéros 27 et 34 de l’Instrumentum Laboris. Je ne peux pas oublier ces scènes émouvantes aux temps de la persécution dans l’Église, lorsque, dans de minuscules pièces remplies de fidèles, au cours de la Messe, des enfants, des personnes âgées et des malades s’agenouillaient en recevant avec une révérence édifiante le Corps du Seigneur.

«Parmi les innovations liturgiques apportées dans le monde occidental, deux d’entre elles émergent en particulier qui obscurcissent dans une certaine mesure l’aspect visible de l’Eucharistie du point de vue de sa centralité et de sa sacralité, ce sont: le fait d’avoir ôté au tabernacle sa position centrale et la distribution de la communion dans la main. Lorsque l’on enlève le Seigneur eucharistique, «l’Agneau immolé vivant», de sa place centrale et lorsque à travers la distribution de la communion dans la main, on augmente incontestablement le risque de dispersion du pain eucharistique avec le pain ordinaire, l’on crée des conditions défavorables à une croissance dans la profondeur de la foi et dans la dévotion. La communion dans la main est en train de se répandre et même de s’imposer davantage comme une pratique plus commode, comme une sorte de mode.

«Que ce ne soit pas d’abord les spécialistes académiques, mais l’âme pure des enfants et des personnes simples qui nous apprennent la manière dont nous devrions traiter le Seigneur eucharistique. Je voudrais donc faire humblement les propositions concrètes suivantes: Que le Saint Siège établisse une norme universelle motivée, selon laquelle la manière officielle de recevoir l’Eucharistie soit toujours sur la langue et à genoux; la Communion dans la main serait en revanche réservée au clergé. Que les évêques des lieux où a été introduite la communion dans la main, s’emploient avec prudence pastorale à reconduire progressivement les fidèles vers le rite officiel de la communion, valable pour toutes les Eglises locales.

«Je voudrais conclure par les paroles du grand Pape Jean-Paul II, qui affirmait à propos de l’Eucharistie que nous devons veiller «avec une grande attention à n’en atténuer aucune dimension ni aucune exigence (…) Il n’y a aucun risque d’exagération dans l’attention que l’on porte à ce Mystère» (Encyclique Ecclesia de Eucharistia, n.61).”

— Son Exc. Mgr Jan Pawel Lenga, M.J.C.

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