La Vierge Marie dans le Royaume de la Divine Volonté

le dimanche, 01 août 2021. Dans Vierge Marie

Tel est le titre d'un livre écrit en 1932, comportant des méditations pour les 31 jours du mois de mai et d'octobre, dictées par la Vierge Marie à la servante de Dieu Luisa Piccarreta, qui nous donne une petite idée jusqu'à quel point Marie a été une étroite collaboratrice du plan de Dieu pour le salut de l'humanité et, tout comme son Fils Jésus, elle est le parfait exemple et modèle d'une vie vécue dans la Divine Volonté. Voici de larges extraits de ce livre :

Mon enfant, ce même amour infini de Dieu, qui a voulu se servir de moi pour faire descendre le Verbe Éternel sur la terre pour la Rédemption, me confie maintenant le mandat difficile et sublime de former les enfants du Royaume de la Divine Volonté sur la terre.

Avec un soin tout maternel, je me mets à la tâche de préparer le chemin qui vous conduira vers cet heureux Royaume.

Dieu désire faire connaître aux âmes les splendeurs de sa Divine Volonté ainsi que les merveilles qu'elle peut accomplir dans les âmes si celles-ci acceptent de vivre en elle. Dieu veut me proposer à tous comme modèle, moi qui ai eu l'honneur de vivre ma vie tout entière dans la Divine Volonté.

Sache, mon enfant, qu'aussitôt que je fus conçue et que la Sainte Trinité se trouva en ravissement devant mon petit être, le Ciel et la terre firent la fête en mon honneur et me reconnurent comme leur Reine… Tandis que tout était sourire et fête entre la Sainte Trinité et moi, je compris que tout ce qui m'arrivait devait être sanctionné par une épreuve que j'aurais à surmonter… La Divine Volonté me demanda comme épreuve de lui céder ma volonté humaine. Elle me dit : « Je ne te demande pas, comme à Adam, de me concéder un fruit. Non et non ! Ce que je te demande, c'est ta propre volonté. Tu la conserveras, mais tu vivras comme ne l'ayant pas, la plaçant sous la domination totale de ma Divine Volonté, qui sera ta vie et qui pourra disposer de toi à sa convenance.

Je dois tout à Dieu et à lui seul. Tous les sublimes privilèges, qui étonnent le Ciel et la terre et dont la sainte Église m'honore tant, ne sont rien d'autre que les fruits de la Divine Volonté qui a toujours habité et régné en moi. C'est pour cela que je désire tant que cette Divine Volonté soit connue par toute la terre.

Quand l'Être Suprême me demanda ma volonté humaine, j'ai compris tout le mal que cette volonté peut faire en la créature et comment elle met tout en danger, même les plus belles œuvres du Créateur. Avec sa volonté propre, l'être humain est vacillant, faible et désordonné. Il en est ainsi parce qu'en créant l'homme, Dieu avait prévu que la volonté humaine serait en symbiose avec sa Divine Volonté pour que cette dernière soit sa force, son moteur, son support, sa nourriture et sa vie. En n'acceptant pas que la Divine Volonté soit la vie de notre volonté, nous écartons les privilèges et les droits que Dieu avait prévus pour nous en nous créant.

Oh ! comme j'ai bien compris la grave erreur que commettent les créatures et les malheurs qu'elles attirent sur elles quand elles écartent de leur vie la Divine Volonté ! L'idée de faire ma propre volonté me plongeait dans une effroyable crainte, laquelle était justifiée puisque, en effet, Adam aussi avait été créé innocent et, en faisant sa propre volonté, il s'était plongé dans d'innombrables malheurs et, avec lui, toutes les générations qui lui succédèrent.

C'est pourquoi, moi, ta Maman, remplie d'une crainte extrême mais, beaucoup plus encore, remplie d'amour pour mon Créateur, j'ai juré de ne jamais faire ma volonté. Et, pour être sûre de ne jamais manquer à ma promesse et pour mieux attester mon sacrifice à celui qui m'avait donné tant de grâces et de privilèges, j'ai pris ma volonté humaine et l'ai attachée au pied du Trône divin en hommage continuel d'amour et de sacrifice envers mon Créateur, lui promettant de ne jamais faire usage de ma volonté, mais toujours de la sienne.

Ma fille, il pourrait te sembler que mon sacrifice de vivre sans faire usage de ma volonté humaine ne me fut pas difficile. Ce fut tout le contraire. Il n'existe aucun sacrifice plus difficile.

Tous les autres sacrifices peuvent être considérés comme des ombres comparativement à celui-là. Sacrifier pendant une journée suivant les occasions est simple, mais se sacrifier à tout instant, dans chacun de ses actes, y compris ses actes vertueux, et cela durant toute sa vie, en ne donnant même pas une ombre de vie à sa volonté, c'est le sacrifice des sacrifices. Il est si grand que Dieu ne peut en demander un plus grand à la créature et que celle-ci ne peut en faire un plus grand pour son Créateur.

Dieu attendait que je sois victorieuse de mon épreuve (c'est-à-dire qu'une créature vive sans sa propre volonté de manière à réparer les impairs de l'espèce humaine) pour accorder sa clémence et sa miséricorde à l'espèce humaine.

Dieu me demanda une épreuve qu'il n'avait demandée à personne d'autre. Il fit ainsi avec justice et sagesse car, comme le Verbe Éternel devait descendre en moi, il aurait été inconvenant qu'il trouve en moi la faute originelle ; il aurait été tout aussi inconvenant qu'une volonté humaine opère en moi.

Voilà pourquoi Dieu me demanda ma propre volonté comme épreuve, non seulement pour un peu de temps, mais pour ma vie entière, afin que soit sécurisée la vie de la Divine Volonté dans mon âme. Une fois cela réalisé, Dieu pouvait accomplir en moi tous ses désirs selon sa convenance. Il pouvait tout me donner et, je peux le dire, il ne me refusa rien.

Qui pourrait dire ce que la Divine Volonté fit en moi ? Elle m'éleva à une telle hauteur et m'embellit tellement que les anges en étaient muets, ne sachant pas par quel bout commencer quand ils voulaient parler de moi.

À présent, ma très chère fille, tu dois savoir que dès que la Divine Volonté me fit prendre possession de tout, je sentis que je possédais non seulement toutes les choses mais aussi tous les êtres. Par sa puissance, son immensité et son infinité, Dieu enferma toutes les créatures dans mon âme et je sentais que j'avais dans mon Cœur une place pour chacune d'elles.

La Très Sainte Trinité fait de Marie sa Secrétaire

Ma Conception surpassa tous les prodiges de la Création et c'est ainsi que le Créateur voulut que le Fiat qu'il prononça sur moi se fasse en six étapes, comme pour l'ensemble de la Création. Au moment où je pris possession du Royaume de la Divine Volonté, les étapes en moi prirent fin et commença dans mon âme la vie complète de la Divine Volonté. Oh ! à quelles divines hauteurs le Très-Haut me plaça ! Le Père Céleste, le Fils et le Saint-Esprit aimaient ardemment me tenir dans leurs bras pour chérir leur petite fille… Ils savouraient les vagues d'amour divin, les chastes fragrances et les joies indicibles qui provenaient du ciel que leur Divine Volonté avait formé dans la petitesse de mon être, à tel point qu'ils ne cessaient de répéter : « Toute belle, toute pure et toute sainte est notre petite fille. Ses paroles sont des chaînes qui nous lient, ses regards des dards qui nous transpercent, ses battements de cœur des flèches qui nous plongent dans un amour délirant. »

Le rayonnement de leur Divine Volonté qui émanait de moi nous rendait inséparables. Ils m'appelaient notre fille invincible qui sera victorieuse de tout, même de notre Être divin.

Dans un excès d'amour pour moi, la Très Sainte Trinité me dit : « Fille bien-aimée, notre amour pour toi suffoquera si nous ne te disons pas nos secrets. En conséquence, nous faisons de toi notre Secrétaire. Nous voulons te confier nos peines et nos décrets. Quel qu'en soit le prix, nous voulons sauver l'homme. Vois comme il se dirige vers le précipice. Ses rébellions l'entraînent continuellement vers le mal. Parce qu'il n'a pas en lui la vie, la force et le support de la Divine Volonté, il dévie des voies de son Créateur et se traîne sur la terre dans la faiblesse, la maladie et tous les vices.

« Il n'y a pas d'autre moyen de le sauver que par la descente sur la terre du Verbe Éternel qui prendra son apparence humaine, avec ses misères et ses péchés. Le Verbe Éternel deviendra son frère, le conquerra à force d'amour et de souffrances ; il lui donnera tellement de confiance qu'il le ramènera dans nos bras paternels. Oh ! comme le sort de l'homme nous afflige ! Notre peine est immense et nous ne pouvons confier la tâche à personne d'autre. N'ayant pas la Divine Volonté en lui, l'homme ne peut comprendre ni nos souffrances ni la grave méchanceté de l'homme tombé dans le péché.

« À toi qui possèdes notre Divine Volonté, il est donné la possibilité de comprendre cela. Par conséquent, en tant que notre Secrétaire, nous voulons te révéler nos secrets et mettre entre tes mains le sceptre de commande pour que tu puisses tout dominer et tout gouverner. Ta domination pourra convaincre Dieu et les hommes et nous les ramener en tant que nos enfants régénérés dans ton Cœur maternel. »

Qui pourrait dire, ma chère fille, ce que mon Cœur ressentit à ces paroles divines ? Une souffrance intense m'envahit et je résolus, au risque de ma vie, de conquérir Dieu et les créatures, et de les réunir. (…)

Même si, à ce moment-là, j'ignorais que j'allais devenir la Mère du Verbe Divin, je sentis monter en moi une double maternité : une maternité envers Dieu pour défendre ses justes droits et une maternité envers les créatures pour assurer leur sécurité. Je me sentis Mère de chacun. La Divine Volonté, qui régnait en moi et qui ne sait pas faire les choses à moitié, plaça en moi toutes les créatures de tous les siècles.

Marie entre au Temple

Alors que je n'avais que trois ans, mes parents me firent savoir qu'ils voulaient me consacrer au Seigneur et m'envoyer vivre dans le Temple.

Mon Cœur exulta de joie en apprenant que j'allais être consacrée et que j'allais passer ma vie dans la maison de Dieu.

Ma joie était cependant accompagnée d'une grande peine : celle de devoir être privée de mes parents, les personnes qui m'étaient les plus chères sur la terre.

J'étais petite, j'avais besoin de leurs soins paternels et maternels. De plus, j'allais être privée de la compagnie de deux grands saints.

Je me rendais aussi compte qu'ils allaient être eux-mêmes privés de moi, leur enfant qui remplissait leur vie de tant de joie et de bonheur. Ils en ressentaient de la peine à en mourir.

Malgré ces souffrances, ils étaient disposés à accomplir cet acte héroïque. L'amour qu'ils me portaient était d'ordre divin. Ils me considéraient comme un cadeau de Dieu et cela leur donnait la force de faire ce si grand sacrifice.

Ainsi, ma fille, si tu veux avoir la force invincible de souffrir les peines les plus douloureuses, considère toutes les choses qui te concernent comme étant d'ordre divin, comme étant des cadeaux précieux du Seigneur.

Après douze ans au Temple, Marie épouse Joseph

Je poursuivais ma vie dans le Temple tout en faisant mes petites visites là-haut dans ma céleste patrie. J'exerçais mes droits de fille de visiter ma divine Famille. Quelle ne fut pas ma surprise quand, lors d'une de mes visites, les divines Personnes me firent savoir que c'était leur Volonté que je quitte le Temple et m'unisse par les liens du mariage à un saint homme nommé Joseph — me conformant ainsi aux usages de ce temps-là — pour aller vivre avec lui dans une maison de Nazareth.

Par cette demande, il me sembla que Dieu voulait me mettre à l'épreuve. Je n'avais jamais humainement aimé personne sur la terre et, comme la Divine Volonté remplissait tout mon être, ma volonté humaine n'avait jamais accompli aucun acte humain. Comment arriverais-je à aimer un homme à la manière humaine, même un homme très saint ?

Il est vrai que j'aimais tout le monde et que mon amour envers tous était maternel. Le nom de chacun était inscrit dans mon cœur de mère avec des lettres de feu ineffaçables. Mais tout cela était dans l'ordre divin. L'amour humain, comparé au divin, est comme une ombre, un atome d'amour.

Cependant, chère fille, ce qui aurait pu me paraître en contradiction avec la sainteté de ma vie, Dieu l'utilisa admirablement dans la poursuite de ses desseins en accordant à l'humanité la grâce que je désirais si ardemment pour elle : celle de la venue du Verbe Divin sur la terre.

De plus, Dieu me garantissait ainsi la protection pour que personne ne puisse douter de mon intégrité. Saint Joseph allait être le coopérateur fournissant le minimum d'humain indispensable, l'écho de la paternité divine dans la formation de notre petite famille terrestre.

En conséquence, malgré ma surprise, j'ai dit fiat immédiatement, sachant que la Divine Volonté ne me ferait jamais de mal et ne mettrait jamais ma sainteté en danger. Si j'avais voulu faire un acte de ma volonté humaine, même pour la raison de ne pas vouloir connaître un homme, j'aurais contrecarré les plans divins concernant la venue du Verbe sur la terre.

J'ai quitté le Temple avec le même courage que lorsque j'y suis venue, uniquement pour accomplir la Divine Volonté. Je me suis rendue à Nazareth, mais je n'y ai pas trouvé mes chers et saints parents. Durant le voyage, j'étais accompagnée uniquement de saint Joseph, que je voyais comme un ange gardien donné par Dieu, bien que j'avais aussi une cohorte d'anges qui m'accompagnaient. (…)

Je dois te dire que saint Joseph et moi, nous nous regardions avec réserve et modestie ; nous avions le cœur gros parce que chacun voulait faire savoir à l'autre que nous avions fait à Dieu le vœu de virginité perpétuelle. Finalement, le silence fut rompu et chacun de nous déclara ce fait. Oh ! comme nous nous sommes sentis heureux ! En rendant grâce au Seigneur, nous nous sommes promis mutuellement de vivre comme frère et sœur. J'étais très attentionnée en le servant. Nous nous regardions l'un l'autre avec vénération, et une grande paix régnait entre nous.

Et le Verbe s'est fait chair

Mes prières étaient incessantes (pour la venue du Messie) et, pendant que je priais dans ma petite chambre, un ange me fut envoyé du Ciel comme un messager du grand Roi. Il se plaça devant moi et, se prosternant, il me salua en disant : « Salut, ô Marie, notre Reine. La Divine Volonté t'a comblée de grâces. Elle a prononcé son Fiat pour que descende sur la terre le Verbe Divin. Il est prêt, il est derrière moi, mais il désire ton fiat pour que s'accomplisse en toi son Fiat. »

Devant cette annonce si sublime et tellement désirée par moi, bien que je n'avais jamais pensé être l'élue, je fus stupéfiée et j'hésitai un moment. Mais l'ange du Seigneur me dit : « Notre Reine, n'aie pas peur, tu as trouvé grâce devant Dieu, tu as conquis ton Créateur ; aussi, pour que la victoire soit complète, prononce ton fiat. »

Je prononçai mon fiat et, ô merveille, les deux Fiat fusionnèrent, ce qui eut comme conséquence la descente du Verbe Divin en moi. Mon fiat, auquel Dieu accorda la même valeur qu'au sien, donna vie à la toute petite Humanité du Verbe Divin, à partir de la semence que constituait mon humanité.

Ainsi, le grand prodige de l'Incarnation fut accompli. Dès que la petite Humanité de Jésus fut conçue, elle connut toutes les souffrances qu'elle allait assumer durant toute sa vie terrestre. Jésus enferma toutes les âmes en lui car, étant Dieu, personne ne pouvait lui échapper. Son immensité divine enfermait toutes les créatures et son omniscience les rendait toutes présentes à lui. C'est ainsi que mon Jésus, mon Fils, ressentit tout le poids et le lourd fardeau des péchés de toutes les créatures.

Et moi, ta Maman, je le suivais en tout cela et je ressentais dans mon Cœur maternel ses souffrances. De plus, je prenais connaissance de toutes les âmes que, en tant que Mère et aux côtés de Jésus, j'allais générer à la grâce, à la lumière et à la vie nouvelle que mon cher Fils venait apporter sur la terre.

La passion et la mort de Jésus

Dans un excès d'amour, et ne voulant pas quitter ses enfants, mon cher Fils venait d'instituer le sacrement de l'Eucharistie, afin que quiconque le désirera puisse le posséder.

Ma chère fille, mon Fils était donc sur le point de s'envoler vers sa Patrie céleste. La Divine Volonté me l'avait donné, c'est en elle que je l'avais reçu et c'est en elle que j'allais le laisser partir. Mon Cœur était en pièces. Des mers de douleurs m'inondaient.

Ma chère fille, mon Cœur était accablé de souffrances. La seule pensée que mon Fils, mon Dieu, ma Vie, allait mourir était plus que la mort pour ta Maman. Cependant, je savais que je devais continuer à vivre. Quelle torture ! Quelles lacérations profondes transperçaient mon Cœur de part en part !

Quelle torture j'ai vécue quand j'ai vu son visage si mortellement pâle et triste et qu'il m'a dit d'une voix au bord des sanglots : « Au revoir, Maman ! Bénis ton Fils et donne-moi la permission de mourir. Comme ce fut par mon divin Fiat et par le tien que j'ai été conçu, ce doit être par ces deux Fiat que je mourrai. Vite, ô ma chère Maman, prononce ton Fiat et dis-moi : "Je te bénis et je te donne la permission de mourir crucifié." C'est ainsi que le veut la Volonté Éternelle et la mienne. » Quelle douleur atroce ces paroles firent monter dans mon Cœur !

Toutefois, je dois le dire, il n'y avait pas en nous de souffrances imposées : tout était volontaire. Ainsi, nous nous sommes bénis l'un l'autre et, échangeant nos regards consternés, mon cher Fils, ma douce Vie, me quitta.

Et moi, ta Maman affligée, je restai. Cependant, les yeux de mon âme ne l'ont jamais perdu de vue. Je l'ai suivi au Jardin dans son effroyable Agonie… Ses douleurs se reflétaient dans mon Cœur liquéfié par la souffrance et l'amour : je ressentais ses souffrances plus que si elles avaient été les miennes. (…)

Finalement, je l'ai suivi au Calvaire où, au milieu de douleurs inouïes et d'horribles contorsions, on le cloua sur la croix et l'éleva. C'est seulement alors qu'il me fut concédé d'être au pied de la croix. Et c'est de là que je reçus des lèvres de mon Fils mourant le cadeau de tous mes enfants, ainsi que le sceau de ma maternité sur toutes les créatures. Peu après, au milieu de spasmes effrayants, il rendit son dernier souffle.

Dès que mon Fils eut rendu son dernier souffle, triomphant, glorieux et exultant, il descendit dans les limbes, cette prison où se trouvaient tous les patriarches, les prophètes, le premier père Adam, le cher saint Joseph, mes saints parents, et tous ceux qui étaient sauvés en vertu des mérites du Rédempteur futur. J'étais inséparable de mon Fils. Même la mort ne pouvait me séparer de lui. C'est ainsi que, malgré ma grande affliction, je l'ai suivi dans les limbes. J'ai été spectatrice de la grande fête que cette multitude de gens firent à mon Fils, lui qui venait de tant souffrir et dont le premier geste après sa Passion fut pour eux, pour les béatifier et les amener avec lui dans la gloire céleste.

Ma fille, comme j'aurais désiré ta présence au moment de la Résurrection de mon Fils ! Il était toute majesté. Sa Divinité, unie à son âme, fit jaillir des mers de lumière et de beauté féériques, au point d'en remplir le Ciel et terre. Triomphalement, en faisant usage de sa puissance, il commanda à son Humanité morte de recevoir de nouveau son âme et de ressusciter pour une vie immortelle. Quel acte solennel ! Mon cher Jésus triompha de la mort en disant : « Mort, tu ne seras plus mort, mais vie ! »

Par cet acte triomphal, il confirma qu'il était homme et Dieu, il confirma sa doctrine, ses miracles, la vie des sacrements et la vie entière de l'Église. Non seulement cela, il triompha sur les volontés humaines affaiblies et presque mortes au bien, pour faire entrer en elles la vie de la Divine Volonté qui devait apporter aux créatures la plénitude de la sainteté et de tous les biens. En même temps, il sema dans tous les corps le germe de leur résurrection à la gloire éternelle. Ma fille, la Résurrection de mon Fils renferme tout, dit tout, confirme tout ; elle est l'acte le plus solennel qu'il fit par amour pour les créatures.

Poster un commentaire

Vous êtes indentifier en tant qu'invité.