Du second commandements de Dieu

le mardi, 01 janvier 1952. Dans Explication du catéchisme de Québec

Explication du catéchisme de Québec — Chapitre trente-troisième

*389.— Q. Quel est le second commandement de Dieu ?

R. Le second commandement de Dieu est: Dieu en vain tu ne jureras, ni autre chose pareillement.

— Remettant dans leur ordre naturel les mots de ce commandement, nous aurons: Tu ne jureras pas en vain ni Dieu ni autre chose.

Jurer signifie faire serment.

*390.— Q. Que nous ordonne le second commandement ?

R. Le second commandement nous ordonne de ne parler qu’avec respect de Dieu, des saints et des choses saintes, et d’observer fidèlement nos serments et nos vœux légitimes.

— Ce commandement semble tout d’abord ne rien ordonner, mais seulement défendre; cependant il est facile de comprendre que s’il nous défend tout ce qui peut être un manque de respect pour Dieu, il nous ordonne en même temps d’éviter tout ce qui serait un manque de respect à l’égard de Dieu, comme violer nos serments et nos vœux.

*391.— Q. Qu’est-ce que faire serment ?

R. Faire serment, c’est prendre Dieu à témoin de la vérité de ce que l’on dit.

— Prendre Dieu à témoin, c’est demander à Dieu d’affirmer lui-même que ce que nous disons est vrai. Celui qui fait serment ou qui prend Dieu à témoin dit à ceux à qu’il s’adresse: Vous pouvez ne pas croire que ce que je dis est vrai, parce que je puis ou me tromper ou vous tromper; mais demandez à Dieu, lui qui connaît toutes choses et qui ne peut tromper personne, il vous dira que je dis la vérité et vous devez le croire.

Le serment, quand il est fait avec toutes les conditions requises, n’offense pas Dieu; bien au contraire, c’est un acte de religion qui l’honore, puisque c’est un acte de foi et de confiance dans sa science et sa véracité infinies.

La manière ordinaire de faire serment, c’est nommer Dieu en disant: Je prends Dieu à témoin — j’en atteste Dieu – je jure par Dieu – c’est prendre ici Dieu lui-même à témoin.

Mais le premier commandement dit qu’il ne faut pas jurer par Dieu ni par aucune autre chose. On peut donc jurer aussi par les créatures: c’est ce que fit Moïse lorsqu’il il dit aux Israélites : “Je prends aujourd’hui à témoin le ciel et la terre ”. Quand on jure ainsi par les créatures, on ne les regarde pas en elles-mêmes, mais comme ayant rapport à Dieu qui en est le créateur. C’est d’ailleurs ce que nous enseigne Jésus-Christ lui–même quand-il dit: “Celui qui jure par le ciel, jure par le trône de Dieu et par celui qui y est assis”.

On prend aussi Dieu à témoin par certaines imprécations que l’on fait contre soi-même, comme lorsqu’on dit: “Que je meure à l’instant — que Dieu me punisse... etc.”

Enfin pour faire serment, il suffit de faire une action ou un signe qui exprime l’intention de jurer comme toucher l’Évangile, baiser le crucifix, lever la main, etc., dans les circonstances où ces actes sont regardés comme des serments.

*392.— Q. Quand est-il permis de faire serment ?

R. Il est permis de faire serment dans des circonstances graves, comme lorsqu’on y est obligé par une autorité légitime ou qu’il est nécessaire pour l’honneur de Dieu, pour notre bien et celui du prochain.

— On est requis par une autorité légitime quand on est appelé à témoigner devant les tribunaux, quand on accepte certaines charges publiques, ou que l’on passe certains contrats.

Pour que le serment soit permis, il ne suffit pas que les circonstances soient graves; il faut encore qu’il n’y ait pas d’autre moyen d’établir la vérité, car s’il y a d’autres moyens de connaître la vérité on ne doit pas exiger le serment ni consentir à le faire.

393.— Q. Qu’est-ce que jurer en vain ?

R. Jurer en vain, c’est: 1. faire serment sans nécessité; 2. affirmer par serment ce que l’on sait être faux, ce qui s’appelle un parjure; 3. s’engager par serment à faire une chose défendue.

En vain veut dire“ inutilement”.

*394.— Q. Le parjure, ou faux serment, est-il un grand péché ?

R. Oui, le parjure, ou faux serment, est un péché mortel, de sa nature, parce qu’il fait à Dieu une grave injure, en paraissant vouloir le rendre complice du mensonge.

— Un complice est celui qui commet un crime avec un autre. Celui qui fait un parjure dit donc en lui-même: “Je puis bien inviter Dieu à mentir, car Dieu est aussi menteur que moi”. N’est-ce pas faire à Dieu une insulte horrible ?

395.— Q. Celui qui a juré de faire une chose défendue est-il obligé d’accomplir son serment ?

R. Non, celui qui a juré de faire une chose défendue n’est pas obligé d’accomplir son serment, car il a fait une faute en faisant ce serment, et il en ferait une nouvelle en l’accomplissant.

*396. Q. Qu’est-ce qu’un vœu ?

R. Un vœu est une promesse délibérée que l’on fait à Dieu avec l’intention de s’obliger rigoureusement à accomplir une chose qui lui est agréable.

— Une promesse délibérée est une promesse que l’on fait après y avoir bien pensé et en toute liberté.

S’obliger rigoureusement, c’est avoir la volonté de s’obliger en conscience, de telle sorte que manquer à sa promesse devient un péché.

Pour faire un vœu, il ne suffit pas de dire: Mon Dieu, je vous promets telle chose; il faut en outre la volonté de s’obliger sous peine de péché.

Quand on ne s’oblige pas sous peine de péché, il n’y a qu’une promesse qu’il est toujours mal de violer, mais il n’y a pas de vœu.

Enfin, il faut que ce que l’on promet à Dieu lui soit agréable.

*397.— Q. Est-ce un péché de ne pas accomplir un vœu ?

R. Oui, c’est un péché de ne pas accomplir ses vœux, et ce péché est mortel ou véniel, suivant la nature du vœu et l’intention qu’on avait en le faisant.

— C’est un péché de ne pas accomplir les vœux que l’on a faits, et c’est un péché contre le second commandement qui ordonne le respect de Dieu, car celui qui n’accomplit pas les vœux qu’il a faits, dit, par sa conduite, sinon par ses paroles: “Je n’ai pas à me mettre en peine de mes engagements pris avec Dieu. Dieu est si peu que je puis bien lui manquer de parole”. N’est-ce pas faire à Dieu une abominable injure ?

Suivant la nature du vœu, c’est-à-dire suivant la gravité, l’importance de la chose promise.

On peut s’obliger à une chose grave sous peine de péché véniel seulement, mais on ne peut pas s’obliger à une chose légère sous peine de péché mortel.

398.— Q. Est-il bon de faire des vœux ?

R. Oui, il est bon de faire des vœux, puisque c’est un excellent moyen d’honorer Dieu; cependant, il est prudent de n’en pas faire sans y avoir mûrement réfléchi, ni sans avoir pris l’avis de son confesseur.

— Le vœu est un moyen d’honorer Dieu, parce que en faisant un vœu nous nous engageons sérieusement, rigoureusement à faire une chose qui lui est agréable.

Réfléchir mûrement, c’est réfléchir sérieusement: il faut réfléchir ainsi avant de s’obliger par vœu, afin de ne pas s’exposer à promettre à Dieu des choses trop difficiles ou impossibles. Celui qui se serait engagé par vœu à faire une chose trop difficile ou impossible pourrait sans pécher ne pas accomplir son vœu car un tel vœu serait nul.

Prendre l’avis du confesseur, c’est lui demander conseil sur le vœu que l’on se propose de faire.

*399.— Q. Que défend le second commandement de Dieu ?

R. Le second commandement défend tout serment faux, téméraire, injuste ou inutile, ainsi que les blasphèmes et les malédictions.

— Le serment faux est celui que l’on fait pour affirmer une chose fausse; il s’appelle aussi parjure.

Le serment téméraire est celui que l’on fait pour affirmer une chose dont on n’est pas absolument certain, ou pour promettre une chose que l’on n’est pas assuré de pouvoir faire.

Le serment injuste est celui que l’on fait pour assurer ou promettre une chose mauvaise ou injuste.

*400.— Q. Qu’est-ce que blasphémer ?

R. Blasphémer, c’est dire des paroles injurieuses contre Dieu ou les saints, et surtout profaner le saint nom de Dieu.

— Les paroles injurieuses contre Dieu sont: 1. Les paroles par lesquelles on aurait la criminelle audace d’attribuer un défaut à Dieu qui est la perfection infinie, comme serait de dire que Dieu est injuste: 2. Les paroles où l’on profère le nom adorable et sacré de Dieu0 avec colère et mépris.

Les paroles injurieuses contre les saints, sont les paroles impies contre leur personne ou leurs bonnes actions.

On peut aussi blasphémer en prononçant des paroles injurieuses ou de malédiction contre les choses saintes, comme le baptême, le calice, le ciboire, le calvaire, etc., car ces injures ou ces malédictions s’adressent indirectement à Dieu.

Le mot sacré que l’on emploie souvent dans ces circonstances signifie maudit.

Profaner le saint nom de Dieu, c’est le traiter, le prononcer avec mépris.

*401.— Q. Le blasphème est-il un péché grave ?

R. Le blasphème est un péché très grave, que Dieu souvent punit même en ce monde.

— Le blasphème est le plus grand de tous les crimes, car il s’attaque à Dieu directement sans que celui qui le profère puisse s’excuser sur les avantages qu’il en retire, car le blasphème n’apporte aucune satisfaction au blasphémateur.

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