Le Crédit Social en résumé

Oliver Heydorn le jeudi, 01 janvier 2015. Dans Crédit Social

Clifford Hugh DouglasLes mots «Crédit Social» font référence aux idées philosophiques, économiques, politiques et historiques du brillant ingénieur anglo-écossais Clifford Hugh Douglas (1879-1952). Dans le domaine de l’économie, Douglas a identifié ce qui ne fonctionnait pas et a aussi expliqué ce qui devait être fait pour la corriger.

Le cœur du problème est qu’il n’y a jamais assez d’argent pour acheter ce que nous produisons. Il existe un écart entre les prix des biens et services et les revenus des gens.

Cet écart est causé par plusieurs facteurs. Les profits, y compris ceux provenant de paiements d’intérêts, ne sont qu’un de ces facteurs. L’épargne et son réinvestissement en sont deux autres.

Cependant, la cause la plus importante de cet écart est la façon dont le capital réel (machines et équipements) engendre des coûts à un rythme plus rapide qu’il distribue des revenus aux travailleurs.

L’économie doit compenser cette lacune récurrente entre les prix et les revenus. Comme la plus grande partie de la masse monétaire est créée à partir de rien par les banques, le système financier actuel comble cet écart dans le pouvoir d’achat en comptant sur le fait que les gouvernements, les entreprises et les consommateurs doivent emprunter de l’argent supplémentaire, afin d’augmenter le niveau de pouvoir d’achat des consommateurs.

Comme société, nous devons toujours hypothéquer nos revenus futurs afin d’obtenir suffisamment de pouvoir d’achat afin de pouvoir acheter ce que nous avons déjà produit. Quand la société dans son ensemble n’emprunte pas assez d’argent pour combler ce manque de pouvoir d’achat, l’économie est paralysée, et les gouvernements vont même parfois jusqu’à déclencher une guerre pour relancer l’économie. De toute façon, toutes les fois que nous empruntons pour combler ce manque de pouvoir d’achat, nous ne faisons que grossir une montagne de dettes qui ne pourront jamais être remboursées.

Combler l’écart dans le pouvoir d’achat avec de l’argent-dette crée également de l’inflation et du gaspillage, et met toute la société sur un tapis roulant de production-consommation. (En d’autres mots, on doit consommer continuellement pour faire rouler l’économie même si tous les besoins de base sont satisfaits, en créant des besoins artificiels.) C’est la principale cause des tensions sociales, des dommages faits à l’environnement et, par l’intermédiaire des guerres d’exportation, de conflits internationaux.

Tout ce désordre est toléré parce que les banques en profitent. Compenser l’écart de pouvoir d’achat en empruntant représente une grosse affaire pour les banques et transfert la richesse et le pouvoir des consommateurs aux dirigeants du système financier.

Douglas a proposé de combler cet écart avec de l’argent sans dette au lieu de se servir d’’argent-dette. Cet argent serait créé par un organisme créé par l’État, un office national de crédit, puis distribué aux consommateurs, sous la forme d’un rabais ou escompte national sur tous les prix de vente au détail, et d’un dividende national. (Grâce au dividende, les personnes dont le travail n’est plus nécessaire en raison du progrès technologique conserveraient néanmoins un revenu et auraient ainsi accès aux biens et services.)

Puisque la capacité de production de l’économie industrielle moderne est énorme, une représentation comptable honnête de cette capacité de production nous permettrait de profiter d’une abondance de biens et de services utiles, tout en ayant de plus en plus de temps libre. Nos économies pourraient devenir socialement équitables, écologiquement durables, tout en évitant les conflits économiques à l’échelle internationale.

Contrairement à d’autres propositions de réforme monétaire, le Crédit social ne préconise pas la nationalisation des banques. Passer d’un monopole privé à un monopole d’État pour l’émission de l’argent ne changerait absolument rien.

Les créditistes, en revanche, veulent une décentralisation du pouvoir économique et politique en faveur de l’individu. La proposition du Crédit social pour un système monétaire honnête n’est pas socialiste, mais plutôt anti-socialiste, puisqu’elle veut faire de chaque citoyen un véritable capitaliste, co-héritier du capital représenté par le progrès (inventions des générations précédentes) et les richesses naturelles. Le Crédit social est complètement compatible avec la libre entreprise (intégrant le libre marché, la propriété privée, l’initiative individuelle).

Oliver Heydorn

Poster un commentaire

Vous êtes indentifier en tant qu'invité.